Quitter le territoire algérien pour tenter de reconstruire un meilleur avenir, c’est une bonne chose. Cependant, cette démarche mérite d’être entreprise de la meilleure des manières, tout sauf à bord d’une embarcation de construction artisanale. En prenant le risque de perdre leur vie au large de la méditerranée, ce sont des milliers de jeunes algériens qui se lancent dans cette aventure.
Un jeune couple d’Algériens qui avait tenté d’immigrer clandestinement à bord d’une embarcation artisanale a subi un lourd sort. La femme, enceinte de 8 mois, a été découverte morte, alors que son époux était hospitalisé dans un état grave en Espagne. Cette triste nouvelle a été communiquée samedi 14 mai 2022 par Francisco Jose Clemente Martin, membre du Centre espagnol de recherche des personnes disparues (Cipimid).
Ils faisaient en effet partie d’un groupe composé de douze individus qui ont emprunté ce bateau pour essayer de rejoindre la rive opposée de la Méditerranée. Hélas, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Le bateau a été porté disparu depuis le 7 mai 2022. Prévenu, le corps des garde-côtes espagnols a aussitôt entamé des recherches, en mobilisant de nombreux moyens pour tenter de le retrouver. Il a fallu attendre jusqu’à la journée du samedi 14 mai dernier pour le repérer, mais à bord duquel se trouvaient uniquement quatre personnes. Il y avait le couple ainsi que deux autres victimes. Enceinte de 8 mois, la jeune femme a été découverte morte « dans les bras de son mari », indique Francisco Jose Clemente Martin dans son annonce.
Par ailleurs, les trois autres personnes repêchées dans l’embarcation, notamment le conjoint de la jeune femme, sont en vie, mais leur état est considéré comme inquiétant. Ces derniers ont été transférés d’urgence dans un hôpital pour y recevoir des soins. En outre, le groupe de huit autres personnes sont portées disparues et les opérations de recherche continuent, à en croire la même source.
1200 harragas interceptés depuis janvier 2022
Depuis début mai 2022, on assiste à une reprise gonflée des essais de jeunes Algériens visant à gagner le littoral européen, après une période de répit imposée par des conditions météorologiques difficiles durant l’hiver passé. Ainsi, depuis le mois de janvier 2022, ce sont les éléments du corps des garde-côtes, qui relèvent des forces navales de l’Armée nationale populaire (ANP), qui ont déjoué plusieurs tentatives d’émigration illégale auxquelles ont pris part environ 1200 personnes, selon le bilan opérationnel de l’ANP.
Elles se trouvaient à bord des embarcations de fabrication artisanale qui ont quitté notamment les côtes de Aïn Témouchent, Oran, Tlemcen, Mostaganem mais aussi de Chlef, Tipasa, Skikda, Annaba et El Tarf. Selon le bilan établi, du 1er janvier au 31 décembre 2021, ce sont 6426 sujets d’émigration clandestine, incluant 68 ressortissants marocains arrêtés au large des côtes algériennes par les services de garde-côtes.