Harragas Algériens : un Aïd mouvementé en méditerranée

Harragas Algériens : un Aïd mouvementé en méditerranée

Alors que la majorité des Algériens fêtaient l’Aïd El Kébir en compagnie de leurs proches, d’autres, dès les premières lueurs de l’aube, prenaient les barques de la mort, à destination d’un eldorado incertain, mais quand même meilleur. Ce fut un Aïd très mouvementé dans les eaux de la grande bleue ces deux derniers jours. Des dizaines de Harragas Algériens ont choisi le calme qui règne pendant cette fête sacrée pour de prendre le large.

Pendant ces deux derniers jours, plus de 200 harragas Algériens ont été interceptés sur les côtes espagnoles, indique Francisco José clémente Martin, membre de l’organisation Héros del Mar. Aucune indication n’a été toutefois donnée concernant le nombre des Harragas qui ont pu passer vers l’intérieur des terres espagnoles. On devine toutefois aisément que leur nombre ne peut être que plus important.

Les Algériens : la grande majorité des Harragas

Depuis hier, la page Facebook de l’activiste espagnol est en ébullition. Un véritable enchainement de posts indique que les côtes espagnoles sont prises d’assaut. Tout a commencé lors de la matinée d’hier, premier jour de l’Aïd. L’activiste indique qu’ils « sont débordés à Almeria, des bateaux arrivent partout sur la cote ». Francisco ne le sait pas encore, mais plus de 90 % de ces bateaux viennent d’Algérie.

Il s’agit de plus de 12 alertes de bateaux en mer, indique-t-il, mais ce n’était que le début. Suite à ce post, c’est un véritable bal de Harragas qui se met en place. En faisant le calcul, on trouve que les Algériens candidats à l’Eldorado Espagnol dépassent aisément les 200 personnes, et parmi eux des femmes, des enfants, et même plusieurs bébés. Les informations dévoilées par Francisco font froid dans le dos. Des familles Algériennes entières à bord de ces barques de la mort pendant le premier jour de l’Aid El Kébir.

Outre les Harragas interceptés, et ceux qui ont pu passer sans être inquiétés par la Guardia civile, il y a les autres, les infortunés, les disparus. En effet, la même source évoque le cas d’une embarcation de fortune qui a mis les voiles depuis une des plages de Tipaza, et qui n’a plus donné aucun signe de vie. « Embarcation Blanche et verte », comme les couleurs du drapeau national, indique Francisco, avec à son bord 15 Algériens qui ont perdu foi en leur pays.