Affecté par la relégation de son club, Portsmouth, le milieu de terrain algérien, Hassen Yebda, a réalisé une prestation de tout premier plan, cet après-midi, face à Tottenham, en demi-finale de la Cup.
L’ancien stratège de Benfica croit plus que jamais au sacre final, mais aussi aux chances algériennes lors du prochain Mondial.
Hassen, après cinq semaines d’inactivité, votre retour s’est finalement avéré payant pour Porstmouth ?
Effectivement, au-delà de notre succès (2-0) face à une coriace formation de Tottenham, l’essentiel pour moi restait de tenir la rencontre au niveau physique.
Ce que j’ai réussi à accomplir pendant 87 minutes. Pendant plus d’une heure, j’ai ressenti de bonnes sensations sur le terrain. Puis, à un quart de la fin du match, des crampes m’ont empêché de poursuivre. mais, au final, tout s’est bien passé pour ce retour.
Vous éliminez les Spurs de Tottenham, actuellement quatrièmes de Premier League, après avoir été dominés la majeure partie se la rencontre. N’est-ce pas un gâchis cette relégation au vu du potentiel de votre équipe ?
Bien évidemment, cette descente constitue une énorme déception pour nous tous.
D’autant plus, que nous avons pu démontrer nos capacités cet après-midi. Bien que nous ayons été dominés durant les vingt premières minutes, nous nous sommes montrés solidaires et plus réalistes offensivement. Ce qui nous a fait défaut tout au long de la saison. C’est une énorme désillusion, mais nous nous devons de tout donner face à Chelsea, en finale, le 15 mai prochain.
Evoquons à présent la sélection algérienne. Suite à votre blessure contractée dernièrement face à la Serbie, le 3 mars dernier, des rumeurs alarmantes faisaient état d’une probable opération ?
J’ai entendu et lu un peu partout qu’il était question de me faire opérer. Je vais être très clair à ce sujet. A la suite de la rencontre disputée face à la Serbie, le 3 mars dernier, j’ai senti une douleur au ménisque. J’ai consulté un médecin algérien qui m’a fait passer une IRM.
Celle-ci avait décelé une fissure au ménisque. J’ai donc décidé de présenter le rapport au médecin de Portsmouth, qui lui-même m’a confirmé que ma blessure nécessitait une opération. Mais, en dernier lieu, j’ai décidé d’aller consulter un éminent spécialiste français, à Lyon, qui n’est autre que le Dr Sonnery Cottet, qui m’avait déjà opéré.
Son avis a contredit le rapport initial ?
Oui, M. Cottet m’a considérablement rassuré en me certifiant que l’opération n’était pas nécessaire. Après avoir consulté les radios, ce spécialiste à qui j’accorde une grande confiance s’est montré très précis. Il n’y a aucune fissure au ménisque et j’ai simplement besoin de repos.
Votre retour est très attendu par tous les supporters des Verts. Vous n’êtes pas sans savoir que de nombreux renforts sont susceptibles d’intervenir.
Quel regard portez-vous sur ces nouveaux sélectionnés ?
Sincèrement, je ne peux que me réjouir de ces arrivées de joueurs prêts à défendre les couleurs du pays. C’est toujours une bonne chose de pouvoir compter sur de nouveaux talents surtout à la veille d’une telle compétition. Mais, je ne vous cache pas que les médias en font toutefois un peu trop sur ces renforts. D’autant plus, que seul le sélectionneur nationale est habilité à juger bon ou non de l’apport de tel ou tel joueur. Il ne faut pas déstabiliser l’équipe en place.
Certains joueurs comme Boudebouz ou Guedioura semblent faire l’unanimité ?
C’est sûr que Boudebouz semble très doué et surtout très attaché à l’équipe nationale. Bien que je ne le connaisse pas personnellement, Boudebouz possède une technique très appréciable. Il peut bien évidemment apporter un plus à l’équipe.
Quant à Guedioura, j’ai pu m’entretenir une fois avec lui et, sincèrement, je ne savais même pas qu’il était algérien. C’est un joueur qui m’a laissé une très bonne impression en tant qu’individu. Après, il m’est difficile de juger de la valeur de tel ou tel joueur, dans la mesure où seul le sélectionneur est en mesure de le faire.
Ce qui me paraît important à l’heure actuelle, c’est de s’intéresser à l’état de santé des joueurs blessés à l’instar de Mourad Meghni et des autres. Il faut leur apporter notre soutien.
Penchons-nous désormais sur votre avenir personnel ? Récemment, le directeur sportif de Benfica, Rui Costa, n’a pas caché son souhait de vous voir réintégrer le club le plus populaire du Portugal. Qu’en est-il réellement ?
A l’heure actuelle, il m’est impossible de dire précisément quel sera mon club la saison prochaine. Il me reste deux années de contrat à honorer avec Benfica. Il est impératif de discuter au préalable avec Rui Costa et bien sûr le coach, Jorge Jesus, en vue de clarifier la situation et les attentes de chacun en vue de la saison prochaine.
Concrètement, si vous recevez les garanties de retrouver une place de titulaire, seriez-vous disposé à y effectuer votre grand retour ?
Oui, pourquoi pas. J’aime ce club, son public, mais j’aime aussi le Portugal, où je m’y suis très bien senti. Benfica est un grand club qui ne se refuse pas, d’autant plus que c’est en son sein que j’ai pu me révéler après avoir saisi ma chance au Mans, en Ligue 1 française. Mais, je tiens à me montrer très clair, je n’ai toujours aucune idée sur ce qui va se passer avant ou après le mondial.
On parle de vous également en Espagne et en Italie. Un challenge intéressant ?
Bien sûr, les championnats espagnols, italiens et bien évidemment anglais font partie des meilleurs au monde. C’est toujours une opportunité intéressante de pouvoir y évoluer, mais à l’instar de Benfica, il n’y a rien de concret dans ce sens. Il me faut tout d’abord éclaircir ma situation avec Benfica, ensuite…
Propos recueillis par Farouk DOUKHI