Hausse des investissements directs français en Algérie

Hausse des investissements directs français en Algérie

Après s’être établis à 64 millions d’euros en 2016 et 182 millions d’euros en 2017, les flux des investissements directs étrangers (IDE) français en Algérie ont atteint 283 millions d’euros en 2018. C’est ce que relève l’édition du mois d’août de la Lettre économique d’Algérie, une publication mensuelle du service économique régional d’Alger qui cite les chiffres des investissements directs français en Algérie au titre de l’année 2018 publiés par la Banque de France.

Les chiffres, explique le service économique régional d’Alger, correspondent à la somme des opérations en capital social, des bénéfices réinvestis et des “autres opérations” (telles que les prêts intragroupe). “Il faut remonter à 2009 pour trouver un niveau plus élevé (432 millions d’euros)” constate le service économique régional d’Alger. Le secteur des industries extractives a été en 2018 comme en 2017 le premier destinataire des flux d’IDE français (141 millions d’euros), suivi par l’industrie automobile (33 millions d’euros).

“En termes de projets, on peut relever parmi les opérations ayant pu impacter ces chiffres la construction d’une usine Peugeot à Tafraoui, d’une usine de produits pharmaceutiques Sanofi à Sidi Abdellah, d’une usine de polypropylène à Arzew (société mixte associant Total et Sonatrach) et d’une usine de fabrication d’isolateurs de lignes électriques en verre trempé par Sediver Algérie (société mixte entre le français Sediver et les Algériens Sonelgaz, Enava et Al-Elec) à Thénia”, indique le service économique régional d’Alger. Ce dernier note la part non négligeable d’investissements “non ventilés” dans les données de la Banque de France (98 millions d’euros).

Une partie de ces IDE, précise-t-il, devrait notamment se diriger vers le secteur des services financiers, traditionnel récepteur d’IDE français en Algérie (64,7 millions d’euros en 2016 et 68,6 millions d’euros en 2017). Selon le service économique régional d’Alger, après avoir baissé en 2017, le stock d’IDE français en Algérie a progressé de 14,4% sur un an, passant de 2,322 milliards à 2,656 milliards d’euros.

Les IDE sont principalement concentrés dans trois secteurs. Les activités financières et d’assurance estimées à 965 millions d’euros, représentant 36,3% du total. L’industrie manufacturière, évaluée à 766 millions d’euros, constitue 28,8%. L’industrie manufacturière est composée de l’industrie automobile (291 millions d’euros), pharmaceutique (146 millions d’euros), alimentaire (143 millions d’euros) et chimique (86 millions d’euros). Les industries extractives sont estimées à 603 millions d’euros, soit, 22,7%. L’ensemble des quinze autres secteurs ne représente que 10,8% du total (les IDE non-ventilés 1,4% du total).

Sur le plan des échanges commerciaux, la France devient le premier client de l’Algérie, sur les six premiers mois de l’année 2019, avec 14% du total, suite à la forte hausse de ses importations (+15% sur un an selon les douanes algériennes). Mais elle est le deuxième fournisseur de l’Algérie, derrière la Chine, avec 9,7% des parts de marché.

Selon les douanes françaises, la France enregistre un excédent bilatéral avec l’Algérie de 344 millions d’euros au premier semestre 2019, un chiffre en léger recul sur un an (-0,7%, 347 millions d’euros au premier semestre 2018). La baisse de l’excédent français s’explique par une croissance des importations (+8,1%, à 2,168 milliards d’euros) légèrement plus rapide que celle des exportations (+6,8%, à 2,512 milliards d’euros).

Alors que les importations françaises de biens algériens sont composées à 93,4% d’hydrocarbures bruts (+18,5% sur un an) et de carburants (-32,5%), les exportations françaises vers l’Algérie sont relativement diversifiées.

M. R.