La hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires, notamment ceux de large consommation, risque de perdurer dans le temps au vu de l’absence des conditions favorables à leurs régulations.
Le constat a été dressé, encore une fois, par le président de l’association de protection des consommateurs Dr Mustapha Zebdi qui énumère les raisons derrière cette situation. Il s’agit, selon lui, la facturation, de l’absence d’une stratégie de régulation du marché et du gel des investissements.
Intervenant hier samedi dans le Forum du quotidien arabophone El Hiwar, le président de l’Organisation APOCE a souligné que le consommateur souffre énormément dans l’acquisition de ses besoins quotidiens, car « il a dans le besoin constant de répondre à ses besoins quotidiens ».
Dr Zebdi estime que l’application de la facturation sur les commerçants détaillants constitue une atteinte à leurs droits et a une grande part dans la rareté, à l’exemple de l’huile de table dont le prix est pourtant plafonné par l’État.
De ce fait, cette situation n’est pas du tout en faveur des détaillants d’autant que la marge bénéficiaire ne dépassant pas les 5 DA, et c’est ce qui a poussé la plupart des commerçants à l’éviter. Ensuite, il s’est demandé : « Pourquoi la direction des impôts n’est-elle pas intervenue pour clarifier la situation aux commerçants et aux citoyens ? ».
« Des mesures urgentes s’imposent »
À ce propos, il estime que les lois doivent être adaptées en fonction des données actuelles afin de réduire la rareté, la spéculation et le monopole. D’ailleurs, et selon les études effectuées par son organisation, la situation devra se stabiliser d’ici deux ans, or le marché requiert des solutions urgentes.
Parmi ces mesures urgentes, Dr Zebdi préconise le plafonnement des marges bénéficiaires, la suppression de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) et l’ouverture d’un investissement effectif afin d’assurer la disponibilité des produits à des prix compétitifs.
L’autre intervenant, l’économiste Boukahnoune Abdelhamid a abondé dans ce sens en indiquant que depuis 2019, aucun dossier d’investissement n’a été accepté au niveau national pour cause du gel de la loi relative à l’investissement.
« Les campagnes de boycott à saluer, mais … »
Revenant sur le point des campagnes de boycott des produits, le président de l’APOCE a indiqué que c’est tout à fait une bonne chose, mais dans une situation où il y a des alternatives. D’ailleurs, actuellement, on ne peut pas boycotter tous les produits d’autant que les prix ne sont pas tous dans leurs états normaux.
Ceci dit, l’intervenant a tenu à saluer les campagnes de boycott lancées sur les réseaux sociaux, notamment celle du poulet, vu qu’elles consacrent l’esprit de boycott auprès des consommateurs algériens.
Au final, il souligne que son organisation a tiré la sonnette d’alarme, il y a très longtemps concernant le point des prix du poulet, « mais personne ne nous a écoutés », a-t-il dit.