Les prix du pétrole dans les marchés mondiaux enregistrent, depuis quelques jours, des hausses importantes. Ce samedi 23 octobre 2021, le Brent a atteint les 85,72 dollars le baril. Avec cette hausse conséquente, les prix de l’or noir auront-ils un impact sur l’économie nationale ?
Interrogé à ce propos par le quotidien El Watan, l’ancien ministre de l’Énergie et ancien PDG de Sonatrach Abdelmadjid Attar livre sa vision. D’emblée, il fait état de la situation du marché. « Les prix du pétrole et du gaz sont effectivement en train de grimper, doucement pour le pétrole et brutalement pour le gaz », a-t-il déclaré.
Cependant, il tient à préciser que « cela se passe sur le marché libre et non contractuel qui concerne notre pays, notamment pour le gaz naturel ». Selon lui, « notre exportation de gaz se fait essentiellement à travers des contrats à moyen terme, et la plupart d’entre eux prenant fin entre 2025 et 2030 ».
Ainsi, il explique que « le seul indicateur qui sera amélioré, et c’est quand même une bonne nouvelle, c’est surtout le pétrole dont les recettes d’exportation sont destinées essentiellement à couvrir nos importations ».
« L’Algérie produit déjà au maximum de ses capacités »
Prévoyant un prix du baril à 90 dollars ou plus (soit une moyenne entre 65 et 70 dollars pour l’année 2021), l’intervenant fait état de la situation de la production. En effet, il affirme que « l’Algérie produit déjà au maximum de ses capacités ». Cela est dû au « vieillissement des gisements, avec des volumes pour le gaz déjà engagés contractuellement au moins à moyen terme ».
Expert en la matière et ayant déjà occupé le poste du premier responsable de l’énergie, Attar estime qu’une « augmentation du marché spot ne nous rapporte pas grand-chose pour le moment ou très peu, étant donné qu’il est indexé sur le pétrole, et un panier de sources d’énergie ».
Autre raison évoquée par l’ancien ministre ; « on ne connaît pas encore la durée de cette crise énergétique ». Tout cela pour dire que « l’impact sur l’économie doit venir d’ailleurs que de la rente pétro-gazière ».
« La flambée des cours du gaz ne reviendra pas avec un profit énorme »
Pour lui, « les prix du pétrole, et même ceux du gaz, ne suffisent pas au vu des besoins du pays et surtout du fait de l’augmentation sans cesse de notre consommation intérieure qui est à plus de 50% de la production gazière ».
L’ancien premier responsable de Sonatrach estime également que la flambée des cours du gaz ne reviendra pas avec un profit énorme pour l’économie nationale. En effet, il explique que « c’est surtout le marché spot qui a augmenté ». Et même si le prix contractuel a, lui aussi, gagné un petit peu.
Par conséquent, estime encore le même intervenant, « il n’y a pas un profit énorme comme peuvent le penser certains ». En revanche, Attar voit, en cette « crise énergétique une opportunité pour notre pays et précisément pour Sonatrach pour revoir complètement sa stratégie gazière d’amont en aval ».