Mais pourquoi est-ce si cher ? Les consommateurs algériens se posent, sidérés, cette question en voyant le prix affiché de la volaille. Le prix du kilo flirte avec les 500 dinars, menaçant dangereusement le pouvoir d’achat du citoyen algérien, qui risque d’être privé désormais de toutes les viandes.
Alors qu’une campagne de boycott se dessine du côté des consommateurs, les éleveurs de leur côté fuient cette activité. La crise touche donc à la fois le consommateur et l’agriculteur, et semble être là pour rester. Alors que les prix du poulet oscillaient entre 250 et 300 dinars en temps normal, voilà qu’ils ont presque doublé !
Les raisons d’arrière la flambée
Derrière cette flambée, il y a beaucoup de facteurs. À commencer par celui du Soja, dont les prix ont atteint les 7 000 dinars le quintal. Pour rappel, les prix de ce produit, largement utilisé dans l’élevage de volaille, ne dépassait pas les 3 000 dinars le quintal.
Selon certains, cette flambée est due à l’achat par la Chine d’une quantité énorme de ce produit, ce qui a causé une hausse de sa valeur en bourse. L’Algérie importe chaque année 1.2 million de tonnes de maïs et de soja. Les besoins du secteur de l’élevage de volaille sont quant à eux estimés à 4.2 millions par an.
À la flambée des prix de Soja s’ajoute la dévaluation de la monnaie nationale, et la crise inflationniste. Un malheur qui touche le consommateur, mais aussi l’éleveur. Cependant, et contrairement au premier, le deuxième peut pratiquer des prix élevés. Les poussins coutent désormais plus de 150 dinars, à cela s’ajoute le cout d’élevage, ce qui donne un poulet à 1 500 dinars.
Pour les éleveurs toutefois, cette hausse des prix ne rime pas avec gains. La majorité avouent qu’ils n’arrivent pas à s’en sortir, et qu’ils comptent abandonner cette activité. On assiste donc à un double boycott, ce qui ne risque pas de faire baisser les prix du produit. Bien au contraire.