Une crise après l’autre, le pouvoir d’achat du citoyen algérien peine à souffler, notamment celui de l’Algérien moyen qui flirte désormais dangereusement avec le seuil de la pauvreté. Derrière cette dégradation inquiétante, plusieurs causes sont à pointer du doigts.
Face à une hausse des prix qui se poursuit à un rythme effréné depuis plusieurs années, le pouvoir d’achat s’érode, s’amenuise et s’évanouit. Les raisons de cette dégradation restent plus inquiétantes que le phénomène lui-même, car au-delà de la crise sanitaire, il y a également d’autres facteurs au niveau national, mais aussi à l’échelle mondiale.
Si la pandémie a paralysé bien des secteurs, la crise est aussi due à la flambée des tarifs de fret et à la hausse des prix des matières premières, chose qui a été constatée bien avant la Covid-19. À cela s’ajoutent, au niveau national, une baisse de la production, une invivable inflation, ainsi qu’une dévaluation à tout va du dinar algérien.
Une seule victime, le consommateur
Selon le président de l’Association nationale des commerçants algériens (Anca), Hadj Tahar Boulenouar, dans une déclaration accordée à nos confrères du quotidien Liberté, la double crise sanitaire et économique a poussé bien des acteurs à abandonner leurs rôles sur le marché national.
Le responsable ajoute que cela a causé une pression sur certains produits de large consommation. Boulenouar n’oublie pas aussi de se pencher sur l’inflation, les conditions climatiques, la hausse des prix du fret et des matières premières sur le marché mondial.
Même les produits fabriqués localement, explique le président de l’Association nationale des commerçants algériens, dépendent des matières premières qui sont quant à elle importées. Cela a causé des hausses de prix chez les grossistes et les détaillants, dont certains n’hésitent pas à appliquer des marges bénéficiaires allant jusqu’à 100%, voire 200%, confie le responsable.
Soutenir le citoyen, non le produit
Boulenouar évoque les produits subventionnés et affirme que la “politique de subventions prônée par l’État est fausse”. Selon lui, le soutien de l’État doit être “orienté vers le citoyen et non pas vers le produit”. Le responsable explique que plusieurs produits qui sont le sujet à subvention de la part du gouvernement se retrouvent vite dans des pays voisins, et vont enrichir les contrebandiers et autres malfrats.
Le responsable n’hésite pas non plus à pointer du doigt certains opérateurs qui n’hésitent pas, d’après ses déclarations, à détourner les matières premières subventionnées afin de les utiliser à fabriquer des produits qui sont loin d’être de première nécessité.
Hadj Boulenouar n’omet pas de souligner la chute du dinar, et les répercussions que cela a sur le pouvoir d’achat du citoyen. Bien que les producteurs s’attellent à doubler leur production, cela risque de ne pas suffire. Le président de l’INCA indique toutefois que “nous osons espérer que l’année 2022 connaîtra une stabilité des prix sur le marché national”.