Face à la flambée exceptionnelle des prix des produits alimentaires de large consommation, particulièrement au cours de ce mois sacré de Ramadan, la sonnette d’alarme est tirée quant à la dégradation du pouvoir d’achat des citoyens algériens et la lumière est de nouveau mise sur la révision des salaires.
Invité par la chaîne Echourouk Online hier, mardi 5 avril, le Secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’Éducation et de la formation (SATEF), Boualam Amoura, est revenu sur la question relative à la révision des salaires et a appelé le gouvernement à revoir le décret présidentiel 07-304 fixant la grille indiciaire.
Lors de son intervention, le SG du SATEF a révélé qu’une étude récente, effectuée par le syndicat, avait démontré que « les dépenses quotidiennes d’une famille algérienne composée de cinq membres étaient estimées à 3000 dinars algériens », rajoutant que « ces dépenses pourraient atteindre les 80 000 dinars algériens par mois », et ce, en dehors du mois sacré.
En effet, le SG Boualam Amoura a expliqué que « cette étude était une étude comparative entre le salaire de base en 1994 et les prix des produits de large consommation à l’époque et le salaire de base en vigueur », révélant, dans ce même sens, que « les dépenses quotidiennes des familles algériennes, en particulier celle avec un revenu moyen, avoisinaient les 2700, voire les 3000 dinars algériens par jour ».
Le même responsable n’a pas manqué de souligner que « les dépenses alimentaires représentaient 100 % du salaire de base », notant le fait que cela revient « à la hausse significative des produits de large consommation, à l’instar de l’huile qui est actuellement commercialisée à 650 dinars algériens alors qu’en 1994 elle ne dépassait pas les 25 dinars pour les 5 litres ».
Dans ce même sillage, le SG du SATEF a également expliqué que « l’étude effectuée par le syndicat avait pris en compte un ensemble de critères, entre autres, le droit aux soins et au divertissement, le droit de prendre des vacances annuelles, le droit à l’instruction et toutes les dépenses liées à l’acquisition des manuels et des fournitures scolaires, ainsi que le paiement des factures d’électricité et de gaz, le loyer et les dépenses alimentaires ».
Ainsi, SG Boualam Amoura a estimé que « l’adoption d’un salaire moyen de 82 000 dinars algériens est nécessaire afin de couvrir les besoins quotidiens et mensuels déjà cités et permettre à une famille algérienne de cinq membres de vivre dignement ».
Vers la révision du point indiciaire ?
Par ailleurs, et dans un entretien accordé au quotidien francophone Reporters, le SG du SATEF et aussi coordinateur des syndicats algériens (CSA), Boualam Amoura, a fait savoir que le gouvernement « avait promis de revoir à la hausse la valeur du point indiciaire qui connait une stagnation depuis 2007 ».
« Nous avons fait une comparaison entre la valeur du point indiciaire qui est de 45 DA avec le montant de la zakat dans la même période (à savoir en 2007) qui était de 35 DA. En 2021, le montant de la zakat, calculé sur la base du prix de l’or et de l’inflation, est passé à 120 DA alors que celui du point indiciaire est resté le même. Ce qui n’est pas raisonnable dans un contexte où l’inflation est galopante », a-t-il révélé.
Le SG Boualam Amoura est revenu sur la détérioration du pouvoir d’achat, mettant en garde contre « une explosion sociale ». Toutefois, il a affirmé que « les solutions existaient », citant, à titre d’exemple, « le partage équitable des richesses du pays ».