Haut-conseil islamique, Bouabdallah Ghlamallah : « Nous n’avons plus de référent religieux ! »

Haut-conseil islamique, Bouabdallah Ghlamallah : « Nous n’avons plus de référent religieux ! »

Après l’Autorité de régulation de l’audiovisuel,

c’est au tour du président du Haut-conseil islamique Bouabdellah Ghoulamellah de critiquer ouvertement certaines chaînes privées qui donnent la parole à des prêcheurs obscurantistes et qui, selon lui, « éloignent les citoyens du référent religieux algérien ».

Invité hier au forum du quotidien El Chaâb, Bouabdellah Ghlamallah a animé un débat consacré au référent religieux algérien face aux menaces idéologiques. Durant cette rencontre, l’ancien ministre des Affaires religieuses a pointé du doigt les émissions télévisées dites à caractère religieux, dont les animateurs se réfèrent à des imams du Proche-Orient. «Il faut cesser de se référer à d’autres oulémas, à l’image d’Ibn Taimia. Où est passé notre héritage ? », s’est-il indigné. « Ces gens-là sont en train de tirer la population vers le bas en usant de charlatanisme et d’interprétation des rêves », a-t-il dénoncé. Le responsable a aussi critiqué le contenu des manuels scolaires et programmes universitaires aujourd’hui dépourvus de spiritualité. « De nos jours, l’islam a été cantonné dans des modes d’emploi, comment faire la prière, etc. La prière est avant tout un acte spirituel et c’est cela qu’il faut expliquer aux gens», a fait savoir Bouabdellah Ghlamallah. Le président du Haut-conseil islamique a aussi préconisé la création d’un conseil d’orientation religieuse qui aura pour mission de contrôler le contenu des émissions à caractères religieux et éviter tout dépassement. « Leur contenu ne doit pas être contraire à notre référent religieux qui doit être préservé », a fait savoir le responsable. S’agissant des programmes éducatifs, l’ancien ministre a tout simplement qualifié l’Ecole algérienne de « sinistrée ».

Tout en reconnaissant que les Algériens traversent aujourd’hui une véritable crise identitaire et religieuse, il a appelé les jeunes à ne pas se laisser influencer par des courants idéologiques exportés des pays du Golfe et qui n’ont rien à voir avec notre culture et notre référent religieux. « L’Islam n’a jamais ordonné de faire la guerre aux autres civilisations, c’est une religion de paix », a-t-il tonné. Interrogé sur le courant salafiste qui compte aujourd’hui de nombreux fidèles en Algérie, il le considère comme un courant « étranger ». Ghoulamellah a conclu son intervention en appelant les Algériens à être fiers de leur référent religieux et héritage. «Il faut revenir vers nos oulémas », a-t-il déclaré. Il a aussi annoncé que le Haut-conseil islamique travaille actuellement avec le ministère de l’Education nationale pour l’introduction du référent religieux dans les programmes scolaires et permettre aux jeunes une meilleure assimilation de notre religion afin de leur éviter d’être influencés par les courants extrémistes très présents sur la Toile. « Aujourd’hui, la menace est tellement grande qu’il faut travailler main dans la main pour préserver notre référent religieux », a-t-il fait savoir.