Par Mohamed Touileb
Encore un nouveau cas de «dopage» en Ligue 1 Mobilis ! Hichem Cherif El Ouazzani
(23 ans), milieu de terrain du MC Alger, a été contrôlé positif à une substance interdite de ses métabolites Benzoylecgonine et Methylergonine. Des composantes décelées dans l’échantillon (A) du joueur sous N° 4219 459 collecté lors du derby MC Alger – CR Belouizdad de la 18e journée du championnat jouée le 17 janvier dernier au stade 5 juillet 1962. Plus simplement, il s’agit de… cocaïne.
Du mauvais-sang, encore et toujours pour le football algérien qui fait parler plus par sa délinquance que par son spectacle. Rien ne semble dissuader les joueurs de recourir à des produits prohibés. Et encore, ils ne le font pas dans l’optique d’améliorer la performance mais par addiction. Avec tous les risques que cela comporte tant pour leur santé et leur carrière sportive qui risque de s’arrêter lorsqu’ils sont rattrapés par la patrouille.
C’est le cas pour le milieu de terrain du « Mouloudia », Hichem Cherif El Ouazzani, qui aurait consommé de la cocaïne d’après les résultats d’analyse pour l’échantillon « A ». En tout cas, la Commission de discipline de Ligue de football professionnel (LFP) a indiqué, hier sur son site, la suspension provisoire du joueur en mentionnant la violation des règles antidopage dans son affaire.
Audition prévue dans 3 jours
Le natif d’Oran sera auditionné lors la séance du mercredi 30 Janvier 2019 à 13h00. « La commission de discipline s’est réunie au siège de la Ligue de football professionnel (LFP) le 26 janvier 2019 à 8h00 en séance extraordinaire conformément à l’article 10 du code disciplinaire de la FAF. Suite à l’examen des pièces versées au dossier, et aux rapports du laboratoire antidopage de Lausanne (Suisse) accrédité par l’agence mondiale antidopage AMA et au rapport de la commission médicale fédérale de la FAF, sous commission antidopage », pouvait-on lire dans le communiqué de la LFP. L’instance note aussi la « Présence d’une substance interdite, de ses métabolites (Benzoylecgonine et Methylergonine) dans l’échantillon (A) du joueur sous N° 4219 459 collecté lors du match entre MCA-CRB de la 18éme journée du championnat Ligue 1, le 17/01/2019 au stade 5 Juillet 1962 – Alger ; conformément au règlement antidopage de la FIFA notamment les articles 06 et 34, articles 109 et 110 du code disciplinaire de la FAF.»
On ne se dope pas, on se drogue
Le jeune Hichem Cherif El Ouazzani, dont le Papa Tahar était un footballeur exemplaire, a donc déraillé. Ce n’était certainement pas pour optimiser ses performances sportives. Dans le milieu footballistique algérien, la « blanche » semble faire des victimes qui y succombent. Elle a clairement la cote. Beaucoup la côtoieraient en catimini. Jusqu’à ce qu’ils soient démasqués. Une poudreuse qui ne cache pas mais démasque la réalité de notre balle ronde où – manifestement – beaucoup de choses circulent mieux que le ballon. Aujourd’hui, les footballeurs voient ces produits couler dans leur sang et les faire basculer dans le mauvais sens. Désormais, c’est un secret de polichinelle de dire que les amphétamines et la cocaïne servent à la consommation chez certains.
Encore faut-il savoir quand les prendre et pendant combien de jours ils peuvent être décelables (les traces disparaissent au bot de 72 heures) si le consommateur est soumis à des analyses ? Ce qu’il faut savoir aussi, pour ce qui est de l’amélioration des performances, c’est que les composantes de la « coke » sont psychoactives et agissent sur le système nerveux central et favorisent l’état de vigilance. Elles accroissent la concentration, l’attention, la confiance en soi et diminuent artificiellement la sensation de fatigue. Cependant, on doute que leurs adeptes connaissent tous ces « bienfaits » car la prise se résume seulement à cette impression de planer.
Jusqu’à 4 ans de suspension et 1 million de dinars d’amende !
À ce sentiment d’extase momentané, passible d’une suspension de 4 années (au minimum) pour « tout joueur convaincu de trafic de substance interdite ou d’administration d’une substance ou de méthode interdite » comme stipulé dans le code disciplinaire de la Fédération algérienne de football (FAF), les tricheurs devront s’acquitter d’une amende de 1 million de dinars (100 millions de centimes).
C’est, en tout cas, la sanction qu’encourT le pensionnaire du «Doyen» qui n’aurait, selon nos sources, pas voulu se présenter au test antidopage dans un premier temps. Ce qui est, en soi, une infraction au protocole.
Le «Vert et Rouge» savait certainement qu’il avait de l’ «albinos» dans son organisme et a essayé, tant bien que mal, d’échapper au protocole.
Par ailleurs, on croit savoir que ses responsables auraient, par tous les moyens, demandé au médecin de prendre un autre joueur à sa place mais ce dernier s’est montré inflexible.
Cherif El Ouazzani a fini par donner sa scellée d’urine à… 2h00 du matin en se confiant avoir pris de la cocaïne au « toubib ». Notre football est vraiment malade. n
Ce que prévoit le code disciplinaire de la FAF en cas de dopage
Article 109 :
1. Tout joueur convaincu de dopage et ayant commis l’une des fautes suivantes :
a) Présence dans le corps d’une substance interdite, de ses métabolites ou de ses marqueurs;
b) Usage ou tentative d’usage d’une substance ou méthodes interdites;
c) Refus de rendre un échantillon ou manquement;
d) Falsification ou tentative de falsification d’un contrôle de dopage,
e) Possession de substances ou méthodes interdites; est sanctionné en cas de premier délit d’une suspension de deux (02) ans ferme et une radiation à vie en cas de récidive.
2. Si en présence de substances spécifiques selon la liste des substances et méthodes interdites (annexe A du règlement du contrôle de dopage) et en présence de preuve que l’usage des substances spécifiques n’a pas servi à l’amélioration de la performance sportive le joueur est sanctionné par :
• 1ère infraction : Avertissement ;
• 2ème infraction : Deux (02) ans ferme ;
• 3ème infraction : Radiation à vie.
3. Tout joueur convaincu de trafic de substance interdite ou d’administration d’une substance ou de méthode interdite est sanctionné par une suspension minimum de quatre (04) ans.
Si un joueur de moins de 21 ans est concerné par les actions de la personne fautive et la substance décelée n’est pas une substance spécifique, la personne fautive est radiée à vie.
4. Le non-respect de l’obligation de fournir des renseignements sur la localisation des joueurs ou violation des exigences de disponibilité des joueurs pour les contrôles, la suspension est de trois (03) mois au moins et deux (02) ans au plus.