La liste des détenus d’opinion et du Hirak vient de s’agrandir à l’issue des verdicts prononcés tard dans la soirée du dimanche au lundi, au niveau de plusieurs tribunaux à travers le territoire national.
Il s’agit des manifestants arrêtés lors du 117e vendredi du Hirak du vendredi 14 mai dernier. Au total, pas moins de 90 manifestants avaient été interpelés et présentés durant la journée d’hier dimanche devant les tribunaux de six wilayas. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), 44 manifestants ont été placés sous mandat de dépôt.
« 44 personnes placées sous mandat de dépôt en une seule journée (16/05/2021) dans six wilayas », peut-on lire dans le communiqué du CNLD. Parmi ces 44 manifestants placés sous mandat de dépôt, 30 sont condamnés à des peines allant d’un an jusqu’à 18 mois de prison.
À Alger, le verdict concerne 6 manifestants sur 13 présentations. À Bordj Bou Arreridj, 5 manifestants ont été placés sous mandat de dépôt sur les treize présentés durant la même journée. À Constantine, un manifestant sur deux présentations et à Chlef, un manifestant a été concerné par la même mesure, selon la même source.
Sétif : 1 an de prison ferme pour 22 manifestants
C’est la wilaya de Sétif qui compte le plus de manifestants placés sous mandat de dépôt, avec un total de 22 manifestants sur 24 présentations. Dans son verdict rendu vers minuit, le tribunal de Sétif a relaxé les deux manifestants Farid Boukabaa et Amir Guemaoun et a condamné « à 1 an de prison ferme avec mandat de dépôt assorti d’une amende de 60 000 Da pour les 22 autres personnes », précise le CNLD.
Il convient de noter que parmi les 24 personnes, il y a 9 personnes âgées d’environ 70 ans (nés dans les années 50). L’ensemble des détenus sont donc poursuivis pour « incitation à attroupement non armé ».
À Alger, les manifestants jugés au tribunal de Bainem sont poursuivis pour : « attroupement non armé, incitation à attroupement non armé, atteinte à l’intégrité et l’unité nationale, diffusion au public des publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national », selon le CNLD.
Pour rappel, le CNLD avait signalé plus de 1000 arrestations durant le 117e vendredi du Hirak le 14 mai dernier. Si un bon nombre de ces manifestants a été relâché, 90 parmi eux ont été placés en garde à vue pour être présentés hier dimanche devant différents tribunaux à travers le pays.