Depuis la reprise des manifestations hebdomadaires du Hirak le 22 février de l’année en cours, pas moins de 6300 arrestations de manifestants ont été signalées à travers le territoire national.
Le chiffre a été donné par le défenseur des droits de l’homme en Algérie Zaki Hannache. Dans une déclaration rapportée par le quotidien arabophone El Khabar, l’activiste a affirmé que « depuis la reprise des marches du mouvement populaire Hirak, pas moins de 262 citoyens, dont quatre femmes, sont en détention ».
Pour le total des arrestations, l’activiste et défenseur des droits humains en Algérie a avancé l’énorme chiffre de 6300 personnes arrêté depuis cette date, soit en seulement quatre mois. « Plus de 6300 personnes, parmi toutes les catégories d’âge et les franges de la société, voire ceux qui étaient accompagnés de leurs fils mineurs, ont été arrêtées », a-t-il alerté.
Il s’agit, selon le même intervenant, de la période la plus marquée par les arrestations et les mises en détention des citoyens depuis le début du Hirak ». Dans ce sillage, il affirme, à titre de comparaison, que « le nombre d’arrestations, de mandats de dépôt et de poursuites judiciaires depuis mars dernier est l’équivalent du bilan de 20 mois, soit de juin 2019 à février 2021 ».
« Les motifs des poursuites ont également changé »
Les motifs de poursuites à l’encontre des manifestants ont également changé, selon le même intervenant. « Alors que les accusations ont été avant liées à l’atteinte à l’unité nationale et atteinte aux institutions … maintenant la plupart des affaires sont transférées vers le pénal ».
Pour sa part, le défenseur des droits de l’homme Saïd Salhi affirme que les arrestations enregistrées ces derniers mois « sont en totale contradiction avec les déclarations du président, qui a affirmé que le Hirak ne le dérangeait plus et qu’il s’agit seulement d’un Hirak de minorité ».
Selon lui, « les arrestations n’aboutiront à rien d’autant que les résultats sont désormais clairs ; un rejet historique dans toutes les wilayas des élections législatives du 12 juin ». Ensuite, le militant n’a pas caché son étonnement quant à cette situation au même moment de la tenue du conseil des droits de l’Homme. « Comment l’Algérie pourrait-elle présenter ses engagements internationaux ? », s’est-il demandé.