Le communiqué du ministère de l’Intérieur portant sur l’exigence de présentation d’une déclaration préalable des marches hebdomadaires du Hirak, a suscité plusieurs réactions, notamment de la classe politique.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 11 mai 2021, le parti des travailleurs PT a dénoncé le contenu du communiqué de ministère de l’Intérieur. « Le gouvernement franchit un pas qualitatif en dictant à travers un communiqué de nouvelles mesures restrictives pour cette fois-ci empêcher carrément la poursuite des manifestations du vendredi et du mardi déjà marquées de plus en plus par la montée de la répression et les violences policières », lit-on dans le document.
Selon le parti de Louisa Hanoune, « le gouvernement adresse des mises en garde et des menaces aux millions d’Algériennes et d’Algériens qui sortent manifester pacifiquement depuis plus de deux ans exigeant le départ du système pour que le peuple puisse exercer la plénitude de sa souveraineté, se réappropriant un droit constitutionnel longtemps confisqué par le précédent pouvoir sous des prétextes fallacieux ».
« Le gouvernement s’attaque violemment au droit de grève »
Le PT a également à la réaction du gouvernement aux mouvements de grèves des travailleurs enregistrés dans plusieurs secteurs. « Le gouvernement s’attaque violemment au droit de grève, un droit garanti par la constitution et les conventions de l’OIT ratifiées par l’État algérien », constate encore le parti.
À titre d’exemple, le PT cite le cas du « ministre du Commerce qui menace de licenciement tout employé du secteur gréviste » et « la répression dont ont été victimes les agents de la protection civile et avant eux la brutalité et la menace comme réponse à la grève des postiers victimes de la hogra ».
Le secrétariat permanent du bureau politique du parti montre, ainsi ses craintes quant à ce que pourra déboucher cette situation. Il estime, à ce propos que le pays risque « d’aller vers l’irrémédiable lorsque sur fond de détresse sociale insupportable pour la majorité on veut interdire toute expression libre des citoyennes et citoyens, tout mouvement de grève des travailleurs qui luttent pour leur survie, et de surcroit les accusant d’être à la solde de parties étrangères ».
Et afin d’éviter cela, le PT préconise de « satisfaire immédiatement les revendications socioéconomiques légitimes des travailleurs et larges couches », de « stopper la descente aux enfers en cours, d’arrêter cette politique répressive d’une violence sans précédent ».