Une grandiose mobilisation populaire dans plusieurs wilayas du pays, aujourd’hui, le 26 février, des milliers de manifestants dans les rues du pays pour relancer le Hirak, et réclamer un changement en Algérie.
Ils étaient nombreux ce vendredi 26 février, et dans plusieurs wilayas, qui sont sortis manifester et renouer avec le Hirak.
Des marches imposantes du Hirak ont été observées dans plusieurs grandes villes et wilayas du pays, la mobilisation populaire a donc repris ses forces, en moins d’une semaine après les manifestations de lundi dernier qui avaient marqué le second anniversaire du mouvement populaire déclenché le 22 février 2019.
Dans la plupart des wilayas, les slogans entonnés par les manifestants remettent à l’ordre du jour les revendications essentielles du Hirak.
Les marches ont eu lieu notamment à Annaba, Oran, Béjaïa, Sétif, Bouira, Mostaganem, Constantine et Tizi Ouzou, selon des images postées sur les réseaux sociaux.
Forte mobilisation à Tizi Ouzou
Comme a chaque rendez-vous, la wilaya de Tizi Ouzou répond toujours présente, une grandiose marche populaire a eu lieu cet après-midi au centre-ville de la wilaya.
Les manifestants ont revendiqué « instauration d’un système politique basé sur le respect des droits individuels et collectifs, la liberté d’expression, la libération des détenus d’opinions et l’édification d’un état de droit.
Munis de drapeaux nationales et Amazighs, et scandant les chants habituels du Hirak, les habitants de Tizi Ouzou n’ont pas oublié de rendre Hommage, à Mouloud Mammeri, décédé dans un accident de voiture près de Aïn Defla, dans la nuit du 25 au 26 février 1989.
Bouira, comme d’habitude
À Bouira des milliers de manifestants étaient présents à leur sacré rendez-vous hebdomadaire, à l’occasion du 106e vendredi du Hirak, aux cris : “État civil et non militaire”.
Les marcheurs ont sillonné le chef-lieu de la wilaya depuis la place des Martyrs en passant par le boulevard Zighout Youcef, la rue Abane Ramdane, la rue Amrouche Mouloud jusqu’à la cité Ouest.
Un dispositif policier particulièrement important a été déployé, à la ville de Bouira, la présence des services de sécurité a été aussi constatée notamment devant les édifices publics.
En plus des slogans traditionnels repris par les marcheurs, les manifestants ont déployé aussi des banderoles appelant à un changement radical en Algérie, et rejetant les dernières réformes annoncées par le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune.
Manifestation empêchée à Oran
Dans la wilaya d’Oran, des centaines de personnes sont sorties dans les rues pour manifester et renouer à nouveau avec le Hirak.
Des centaines de hirakistes se sont donné rendez-vous à la rue Larbi Ben M’hidi avant de marcher jusqu’au siège de la wilaya.
Côté slogans, les mêmes mots d’ordre que ceux scandés avant la pandémie ont été lancés, à savoir “État civil et non militaire !”, “Indépendance de la justice et de la presse !” “Silmia silmia w njibou el horria w li sarr y sirr !” (Par notre pacifisme, on ramènera la liberté et advienne que pourra), “Makan islami makan 3ilmani, kayen issaba tekhwen aynani !” (Il n’y a ni islamistes ni laïques, il n’y a que la maffia qui vole sans pitié) faisaient partie des slogans scandés par les manifestants.
Selon des vidéos publiées et largement relayées sur les réseaux sociaux, la police a réprimé violemment la marche, les forces de l’ordre ont utilisé matraques et gaz lacrymogènes, et a procédé à l’arrestation de plusieurs hirakistes.
Plusieurs arrestations signalées dans plusieurs wilayas
Selon le comité national pour la libération des détenus (CNLD), les services de sécurité ont procédé à l’interpellation de plusieurs activistes et manifestants pour les embarquer vers des commissariats et sièges de sûreté urbaine.
La même source a annoncé qu’à Skikda, Tlemcen, Mascara, Alger, Oran, Constantine, etc., les forces de la police ont procédé à l’arrestation de nombreux manifestants.
Le CNLD a publié les noms de plusieurs manifestants arrêtés, à savoir, Aissam Bentorkia, Smail Bouregba, Karim Selmia, Khaled Amiri, Amine Bouziane, Smail Betioui à dans la ville de Tlemcen, Kadour Chouicha à Oran, Toufik Kadous à Skikda ou Ouakli Ahmed à Bab El-Oued (Alger).
À Annaba, plusieurs femmes ont été arrêtées au niveau de la Cour de la Révolution, place centrale de cette ville de l’Est algérien qui abrite régulièrement les rassemblements du Hirak, le journaliste infatigable, Mustapha Bendjamaa a été également arrêté, puis relâché après 4 heures.