C’est une drôle de coïncidence : il y a quelques jours, le président François Hollande en visite à Alger, annonçait, pour prochainement, la réalisation d’une usine Peugeot en Algérie, sans donner plus de détails. Et quatre jours après, le constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën annonçait à son tour qu’il veut produire 90.000 véhicules dans une usine au Maroc, qui sera implantée dans une zone franche de Kenitra, au nord de Rabat, ont affirmé vendredi des sources syndicales à l’AFP.
Le groupe pourrait à terme doubler la production du futur site, selon les mêmes sources. L’usine fabriquera des citadines et des berlines compactes à destination exclusive du marché africain et du Moyen-Orient, où il réalise actuellement 5,8 % de ses ventes mondiales, a-t-il était décidé à l’issue d’un comité stratégique à Paris. Confirmant ces informations, une autre source syndicale a précisé que PSA visait « la fabrication de moteurs sur place » et produirait des voitures de segments B et C.
Une récitation apprise par cœur, mais sans conviction
Dès lors une question se pose : ou bien l’usine Peugeot en Algérie, c’est du pipeau, ou au mieux, elle sera un peu à l’image de l’unité de Renault à Oran qui produit uniquement des symbols destinées au marché locale, payables avec des crédits à la consommation. D’ailleurs les algériens boudent cette Symbol made in chez nous, si bien que le gouvernement a obligé les administrations publiques à l’acheter.
Cette politique de deux poids et deux mesures de la France entre l’Algérie et le voisin de l’Ouest et néanmoins rival sonne comme un doigt d’honneur aux généreux discours sur le « partenariat d’exception « entre l’Algérie et la France, que les responsables français en visite en Algérie ressassent comme une récitation apprise par cœur, mais sans conviction.