Hommage à Amel Zouani, sauvagement assassinée le 26 janvier 1997

Hommage à Amel Zouani, sauvagement assassinée le 26 janvier 1997

Alors qu’elle n’avait que 22 ans, la jeune étudiante en droit, Amel Zouani, a été lâchement et sauvagement assassinée par des terroristes à Sidi Moussa dans la wilaya d’Alger à la date du 26 janvier 1997. 

Le 26 janvier 1997, correspondant au 17ᵉ jour du Ramadan, et à environ une heure de la rupture du jeûne, la jeune Amel Zouani, étudiante de 22 ans à la faculté de droit, prends le bus pour se rendre chez elle. Sur la route, le bus tombe sur un barrage des terroristes à l’entrée de Sidi Moussa dans la wilaya d’Alger.

Effrayés, les passagers du bus redoutent ce qui va se passer et pensent que leur heure a sonné, seulement, le groupe de terroriste ne semble s’intéresser qu’à la jeune Amel, étant donné qu’elle ne portait pas le voile. Ils lui demandent de quitter le bus, la jeune femme courageuse s’exécute sous les regards terrifiés des autres passagers.

L’un des barbares terroristes sort de sa poche une lame de couteau et se met à l’aiguiser sur une pierre et sans le moindre état d’âme ou un grain d’hésitation égorge la pauvre femme devant tous les passagers en leur disant qu’elle servira d’exemple à toutes celles qui fréquent l’université et ne portent pas le voile.

Aujourd’hui, 24 ans après ces horribles faits, nous rendons hommages à la mémoire d’Amel, mais aussi à celle de toutes les victimes de la décennie noire, cette période si douloureuse, orchestrée par de sanguinaires criminels et assassins ayant plongé notre cher pays dans un bain de sang.

La sœur d’Amel lui rend hommage 

À l’occasion de cette triste commémoration, la sœur de la regrettée Amel lui a rendu hommage à travers un texte écrit par leur défunte mère après l’assassinat de sa fille, et dont voici la version intégrale :

« Ma fille, ma chérie, mon bout de choux, mon amour, tu étais ma lumière, ma santé, mon bonheur, ma joie de
vivre, tu étais ma vie, je t’aime jusqu’à la fin de mes jours, je ne peux oublier le soir fatidique ou j’ai su la
mauvaise nouvelle annoncée par une quinzaine de policiers en me disant qu’Amel étais assassiné par des
terroristes, que je qualifie par criminels, assassins, bâtards, voyous, monstres loups, ils t’ont ôté la vie en les
croisant sur ta route.

Oh ! Amel j’ai du mal à accepter ton assassinat (ils t’ont égorgé à l’arme blanche), tu aimais la vie, tu n’as jamais
pensé que tu allais mourir juste 22 ans et quelques jours, je me souviens toujours des belles phrases que tu me
disais « maman je t’aime, dans quelques mois je finirais mes études, je vais travailler acheter une voiture et te
faire promener là où tu veux, maman tu as souffert mais je vais te rendre heureuse… »Mais hélas le destin à
voulu autrement tu es morte en héroïne et les héros ne meurent jamais, Amel ma chérie je n’ai jamais pardonné
ou oublier, tu me disais maman les terroristes ne me font pas peur, je continue à étudier, c’est vrai tu étais
courageuse, je me souviens quand tu étais petite et tu faisais des bêtises je te frappais-tu ne pleurais pas.

Ma chérie tu dors auprès de ton père Mokrane qui t’aimais aussi, beaucoup, lui aussi était fort il avait le
courage, on n’a pas pris les armes pour te venger mais nos écrits sont forts ils leur fond du mal parce que ce
n’est qu’une vérité et ce pouvoir à peur de la vérité. Je suis fière de toi Amel tu es une martyre, j’ai planté un
arbre fruitier et j’attendais qu’il me donnait son fruit, mais hélas le jour ou les fruits était mûrs les assassins était
là ils ont tous brisé, mon rêve, mon avenir, pour ta mémoire je mène un combat quotidien, ce pouvoir ne peut
pas me regarder dans les yeux car il a cautionné avec les gens qui m’ont fait du mal, je suis toujours la moi c’est
la liberté « EL HOURIA » qu’on a jamais vue, les années passent vite Nawel, Anissa, Lamia, Amina te pleurent
toujours, Amel tu es morte pour une cause, la liberté, la démocratie, la république, et tu n’es pas la seule il y a
des milliers de martyrs dans cette Algérie, dommage que la force est plus puissante que le droit ou les
assassins sont libres, mais il viendra le jour ou celui qui a acheté sa liberté avec de l’argent il vivra toujours un
esclave. Jamais il y aura un état ISLAMIQUE.

Amel ya lebniya ya ayniya ya el kabda ta3i ma vie est devenu insupportable je ne suis plus ta maman d’avant je
ne fais plus de ménage, je prépare plus les bons plats que tu aimais je ne mettrais plus de henné, je ne
mangerais plus de tbikha le plat que tu as voulu manger une semaine avant ton assassinat, je n’ai plus envie de
la vie mais je n’ai pas le choix je résiste malgré ma maladie, je vous ai donné une bonne éducation, je ne
regrette pas, je t’aime, j’aime aussi tes sœurs qui sont à côté de moi elles me gâtent mais toujours mon cœur
saigne à l’intérieur, ma douleur est très vive, je t’ai pleuré, je te pleure et je te pleurerai toute ma vie… « .

Un texte de Madame H.Z Zouani.