Le Colonel Amirouche lui vouait un sentiment d’admiration pour son courage et son abnégation.
C’est avec un immense chagrin et une tristesse infinie que les moudjahidine de la Wilaya III historique ont appris le 27 juillet 2016, la mort subite de leur frère de combat, Si Salah Bellabès, à l’âge de 74 ans, terrassé par une crise cardiaque, laissant sa famille, ses proches et ses amis dans une profonde tristesse. Petit Salah était son nom de guerre car il avait rejoint le maquis, alors qu’il était encore adolescent, après avoir, au préalable, accompli une action spectaculaire en lançant une grenade au bar Petit, en plein centre de Béjaïa, tuant ainsi plusieurs légionnaires. Si Salah fut, en outre, le seul survivant parmi les membres du célèbre groupe commando, constitué de 13 jeunes Béjaouis et qui, malheureusement, furent tous arrêtés et exécutés par l’armée coloniale.
Après son exploit, il est affecté au service de santé, à l’hôpital de l’Akfadou, pour recevoir une formation dispensée par le regretté Khelil Amrane. Le colonel Amirouche qui lui vouait un sentiment d’admiration pour son courage et son abnégation, l’emmenait souvent avec lui, lorsqu’il rendait visite à une unité de passage dans la forêt de l’Akfadou, pour le montrer aux djounoud comme le meilleur exemple de bravoure, notamment en raison de son très jeune âge. De son côté, le pasteur américain, Lester Griffith, qui avait effectué un long séjour au maquis, avant d’être libéré, en remarquant un jour cette présence juvénile insolite et pensant qu’il était orphelin, l’avait questionné, en aparté, pour savoir si son «accueil» par l’ALN faisait suite à l’assassinat de ses parents par l’armée française. Surpris par ces propos, mais nullement démonté, il le rassura alors sur la bonne santé de ses parents, ajoutant que sa présence dans les rangs de l’ALN était celle d’un combattant qui a inscrit à son actif une action retentissante avant que ne lui soient ouvertes les portes du maquis. Pendant toute la durée de la guerre, Si Salah a rempli sa mission au service de santé à travers les différents secteurs de la région 4, zone 2.
A l’indépendance, il a entrepris une carrière dans la Gendarmerie nationale avant de rejoindre l’Entreprise nationale Naftal où il restera jusqu’à son départ à la retraite.Si Salah Bellabès s’en est allé. Il laisse derrière lui le souvenir impérissable d’un homme valeureux, affable et probe qui a rempli son devoir envers son pays et qui est resté fidèle au serment du 1er Novembre 1954. Estimé de tous ceux qui t’ont connu, aimé de ta famille, repose en paix mon frère et compagnon d’armes. Puisse Dieu t’accorder Sa Sainte Miséricorde et t’accueillir en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»