Décédé en juillet 2013, il a donné à la littérature de nombreux romans et un essai historique sur Fadhma N’soumer.
Aucune activité n’a été organisée à Tizi Ouzou pour commémorer le sixième anniversaire du décès de l’écrivain Boukhlfa Bittam, décédé en juillet 2013 après avoir donné à la littérature de nombreux romans et un essai historique représenté par un livre sur l’héroïne Fadhma Nsoumer. Boukhalfa Bittam a-t-il donc été oublié si vite ? Pourtant, de son vivant et on s’en souvient comme si cela datait d’hier (pour reprendre une expression célèbre de Mouloud Feraoun), Boukhalfa Bittam, même quand son état de santé le lui permettait à peine, ne ratait jamais les rendez-vous culturels et plus particulièrement littéraires qui se déroulaient dans la ville de Tizi Ouzou et notamment à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Il y occupait régulièrement la première rangée « pour bien écouter les conférenciers » à cause de son âge avancé et de son ouie un peu faible.
Mais il défiait tous les aléas pour maintenir encore vivace cette flamme de la culture qui l’a habitée jusqu’à sa mort. Boukhalfa Bittam était aussi un fervent amateur des débats intellectuels qui se succédaient aux conférences débats qui étaient animées dans le cadre des différents colloques et journées d’étude qui se déroulaient à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Mais, c’est son œuvre romanesque et littéraire qui aurait mérité qu’on s’y arrête à l’occasion du 6e anniversaire de son décès, ne serait-ce qu’avec l’organisation d’une exposition et d’une table-ronde de témoignages. C’est peut-être un oubli involontaire qui sera rattrapé dans les prochains jours. On l’espère bien. Boukhalfa Bittam a publié de nombreux livres. Mais avant cela, sa réputation et sa célébrité, il les devait d’abord et avant tout à son statut de pédagogue et au poste de directeur de l’Ecole normale de Tizi Ouzou qui a formé des milliers d’instituteurs.
Plusieurs générations d’enseignants se souviennent de lui et de son niveau d’instruction et intellectuel hors du commun. Ses élèves ont aussi en mémoire son niveau de maîtrise de la langue française qui était tout simplement phénoménal. Il était donc évident que Boukhalfa Bittam allait se tourner, tôt ou tard, vers l’écriture. Il a écrit et publié sept livres dont la majorité sont des romans. Son premier roman, Boukhalfa Bittam, né le 21 juin 1920 à Taourirt Mimoun, à Ath Yanni, il l’a publié en 1980 à la mythique Société nationale d’édition de livres (Sned). Il s’agit de « Thaddart Oufella ». Quatre années plus tard, Boukhalfa Bittam a récidivé avec un deuxième roman intitulé « Rue de la liberté ». Par la suite, Boukhalfa Bittam se donnera presqu’une dizaine d’années pour écrire chacun de ses nouveaux romans. C’est ainsi qu’il finit par publier ses autres ouvrages intitulés : « Meriem », « Youyous dans les lauriers roses », « Les justes »… Boukhalfa Bittam a aussi écrit et publié un livre historique sur l’un des symboles de la résistance algérienne au colonialisme français : Fadhma N Soumer.
Ce livre, épuisé à peine une année après son édition, n’a jamais fait l’objet d’une réédition. Autant que tous les autres livres de Boukhalfa Bittam édités par la défunte Sned. Boukhalfa Bittam est décédé le 9 juillet 2013. Quelques semaines auparavant, il continuait à faire le déplacement de sa maison, en marchant à pied jusqu’à la Maison de la culture de Tizi Ouzou (un trajet d’environ deux kilomètres) où il prenait part activement et avec une rare passion à toutes les activités culturelles tout en participant avec la fougue d’un jeune à tous les débats qui s’y tenaient régulièrement à l’époque. Boukhalfa Bittam a été enterré le 13 juillet 2013 dans son village natal Taourit Mimoun à quelques mètres seulement de le tombe d’un autre écrivain qui n’est autre que Mouloud Mammeri. Les deux hommes de lettres sont issus du même village, situé au pied du majestueux Djurdjura, qui veille désormais sur eux.