La polémique autour de la règle 51/49% refait surface à travers la loi de finances (LF 2017) suite aux propositions présentées par d’hommes d’affaires au sein du forum des chefs d’entreprises (FCE) au ministère des Finances portant la suppression de la règle pour les secteurs non stratégiques.
La polémique surgit sur fond de différends partisans et une défense acharnée de la part du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalam Bouchouareb qui a affirmé que la période 2009-2016 était celle ayant connu plus d’investissements étrangers en Algérie depuis l’indépendance du pays.
« Nous avons besoin de cette règle. Si le gouvernement juge nécessaire de la lever des secteurs non stratégiques à l’avenir, il finira par la retirer. Mais aujourd’hui, nous en avons besoin», a expliqué le ministre de l’Industrie lors d’une conférence de presse tenue au siège de son département, et c’en prévision du forum économique algéro-africain qui se tiendra en décembre prochain.
En plus des appels incessants des ambassades étrangères en faveur de la levée de ladite règle, dont celle des États-Unis, de France, d’Italie, d’Espagne et de Chine – qui sont très présents sur le marché national-, certains partis politiques ont eux-aussi partagé le même avis, notamment le FLN qui a affirmé dernièrement la possibilité du retrait de la règle 51/49% de certains secteurs.
Il y a lieu de rappeler à ce propos que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a défini douze (12) secteurs stratégiques, dont celui de l’Energie et des Mines.
En revanche, le Rassemblement national démocratique (RND) et le Parti des travailleurs (PT) ont défendu bec et ongles le maintien de la règle qui préserve, selon eux, la souveraineté nationale, les investissements locaux tout en préconisant de ne pas donner la priorité aux étrangers sur le sol algérien.
Sur ce sujet, le membre du bureau politique (BP) du FLN, Abou El Fadl Baadji trouve qu’en dépit de la spécificité de la règle retirée du nouveau Code de l’investissement adopté il y a quelques semaines, celle-ci pourrait réapparaître à travers la LF 2017 suite aux appels d’hommes d’affaires et des investisseurs en faveur de sa levée des secteurs non stratégiques, à savoir le tourisme, l’agriculture et les services.
« Où est l’inconvénient si l’on retire cette règle de certains secteurs non stratégiques? La propriété du sol appartient toujours aux Algériens », s’est-il interrogé avant d’ajouter: « Les Américains, Turcs et Omanais n’aiment-ils pas leurs pays? Il n’y a aucun problème de donner aux étrangers le droit d’entrer dans un capital à 70% contre 30% pour les Algériens. Nous allons plaider en faveur de cette option».
Pour lui, la concurrence que mènent les pays voisins, comme la Tunisie et le Maroc pour attirer plus d’investisseurs exige de se passer de cette règle à l’avenir dans les secteurs non stratégiques.