VERDICT CHRONO
Le CR-V 1.6 i-DTEC arrive à point nommé pour permettre à Honda de surfer sur la vague européenne du SUV compact. Plus sobre et nettement moins cher que le 2.2 i-DTEC (de 4 400 à 5 000 € en tenant compte du malus du 2.2 l) qui constituait la seule offre diesel jusqu’ici, il est aussi plus agréable à conduire grâce à une refonte complète de son châssis. De quoi désormais affronter sereinement les ténors de la catégorie des SUV compacts.
CE QUI CHANGE
D’abord le moteur. Récemment étrenné par la Civic et spécifiquement pour le marché européen ce 4 cylindres 1.6 turbo diesel i-DTEC fabriqué en Angleterre dans l’usine Honda de Swindon est 47 kg plus léger que le 2.2 i-DTEC auquel il ne rend pourtant que 30 ch (120 contre 150). Ajoutez-y l’adoption de la nouvelle boîte de vitesse manuelle 6 rapports de la Civic et la suppression de la transmission vers les roues arrière, et ce sont en tout 116 kg qui ont été gagnés par rapport à la version 2.2 l.
Un allègement qui a nécessité une refonte complète des réglages du châssis que les metteurs au point ont mis à profit pour se rapprocher des standards européens dans ce domaine. Ils ne se sont pas contentés de revoir les ressorts et amortisseurs. Ils ont aussi raidi la barre antiroulis arrière, d’abord pour augmenter l’adhérence de la roue avant intérieure en virage au profit de la motricité, mais aussi pour rendre l’équilibre global du CR-V plus agile, moins sous-vireur. Ils ont enfin augmenté la rigidité des éléments de guidage de l’essieu arrière et revu sa géométrie pour optimiser la précision de direction.
En matière d’objectifs, le fait de disposer d’une version diesel deux roues motrices affranchie de malus devrait permettre à Honda de passer de 3 000 ventes environ de CR-V en 2013 à plus de 4 000 en 2014. À titre de comparaison, le CR-V est le SUV compact le plus vendu aux États-Unis, où plus de 280 000 exemplaires de ce modèle ont été écoulés sur la seule année 2012.
VIE À BORD
Vu de l’intérieur, rien ne distingue le 1.6 D-TEC d’un autre CR-V. L’habitacle conserve un bon niveau de qualité perçu grâce à une construction soignée et à l’utilisation de matériaux agréables au toucher et à l’oeil, tandis que l’habitabilité qu’autorise le gabarit imposant de la carrosserie reste parmi les meilleures de la catégorie. La modularité fait aussi partie des points forts du CR-V, grâce notamment à une banquette, qui, comme de coutume chez Honda, se rabat en un tournemain.
Si l’ergonomie est globalement satisfaisante, la position de conduite apparaît plus verticale et typée SUV que celle proposée par ses concurrents les plus récents. Enfin, étant donné les bonnes capacités routières de cette version, on pourrait souhaiter que les sièges assurent un meilleur maintien latéral.
L’AVIS D’AUTO-ADDICT
Si la démarche consistant à installer un petit moteur diesel dans un SUV paraît frappée au coin du bon sens dans le contexte actuel d’un marché complètement conditionné par le système du bonus-malus, nous avions des doutes quant à son bien-fondé en termes d’agrément de conduite. Quelques centaines de mètres ont suffi à calmer nos angoisses. Le 1.6 i-DTEC est à la hauteur de la tâche consistant à déplacer, éventuellement avec vigueur, un CR-V. La disponibilité à très bas régime de ce nouveau bloc est même étonnante. Négocier une épingle à cheveux en côte à 1 000 tr/min sur le troisième rapport ne lui pose par exemple aucun problème. Un moteur vigoureux, donc, mais en revanche pas spécialement discret, même si sa tessiture grave et assez largement dénuée des claquements typiques d’un moteur diesel ne se montre pas trop désagréable à l’oreille.
Pour réduire le niveau sonore, mieux vaut donc préférer les bas régimes, ce qui permet en outre de profiter de l’excellente sobriété du 1.6 i-DTEC, dont la consommation peut alors facilement rester sous la barre des 6 litres au 100 km. Pas mal pour un engin de plus d’une tonne et demie à vide.
Un petit peu de discipline sera nécessaire pour y parvenir, car le comportement agile de cette version incite à se faire plaisir sur parcours sinueux. En effet, si l’amortissement du 1.6 i-DTEC se montre légèrement moins confortable que celui du 2.2 l à basse vitesse, il freine nettement plus efficacement les mouvements de caisse du CR-V au-dessus, au profit de la tenue de route. Ajoutez-y une direction plus précise grâce à un train arrière mieux guidé et vous obtenez l’un des SUV compacts les plus agréables à conduire du moment.
Il est en revanche dommage qu’aucune transmission automatique efficiente de type boîte double embrayage ne soit proposée à ce stade. Un équipement pourtant très utile sur ce type de véhicule, paradoxalement souvent utilisé en zone urbaine.
LES PLUS
– Comportement plus agile
– Sobriété
– Disponibilité du 1.6 i-DTEC à bas régime
LES MOINS
– Moteur sonore
– Pas de boîte automatique
– Suspension ferme à basse vitesse
Sous le capot du Honda CR-V 1.6 i-DTEC :
Cylindrée : 1 597 cm3
Type : 4 cyl. en ligne turbo Diesel
Puissance : 120 ch à 4 000 tr/min
Couple : 300 Nm à 2 000 tr/min
Transmission : aux roues avant
Boîte : manuelle à 6 rapports
Dimensions (L/l/h) : 4 570 x 2 096 x 1 685 mm
Coffre : de 589 à 1 669 l
Poids : 1 541 kg (12,8 kg/ch)
0-100 km/h : 11,2 s
Vitesse : 182 km/h
Consommation : 4,5 l/100 km