Un fabricant de pièces pour automobiles américaines installé au Honduras est accusé d’interdire à ses salariés l’accès à ses toilettes.
L’affaire a fait la une des médias honduriens cette semaine : Kyungshin-Lear, une joint venture américano-coréenne installée au Honduras, oblige ses salariés à porter des couches pendant leur service. Motif : la pause-pipi nuirait à leur productivité. Ce fabricant de pièces pour automobiles exporte sa production aux États-Unis, où le scandale a été repris par la presse.
C’est le secrétaire général de la Central General de Trabajadores, l’un des principaux syndicats du pays, qui a dénoncé cette situation. Selon Daniel Durón, les salariés du fabricant, en particulier les femmes, sont contraints d’acheter des couches s’ils souhaitent conserver leurs emplois. Une trentaine d’inspecteurs travaillent actuellement à vérifier la « véracité de la déclaration », a-t-il expliqué. Une délégation américaine devrait également se rendre sur place jeudi prochain afin de rencontrer l’employeur et le ministre du Travail.
Des caméras dans les toilettes ?
María Galeano, licenciée en avril après 7 ans à Kyungshin-Lear, a confirmé les accusations de Daniel Durón. Porter des couches était « embarrassant », se souvient-elle, mais nécessaire faute de « permission d’aller aux toilettes ». D’autres allégations sont également stupéfiantes. Selon certains employés, des caméras auraient été placées dans les toilettes. Les femmes enceintes seraient contraintes de rester debout pendant des heures.
Edgardo Dumas, représentant de Kyungshin-Lear, a formellement démenti ces accusations, tout comme Daniel Facusse, président de l’Association des fabricants du Honduras. Pour ce dernier, la polémique est « un mensonge de travailleurs manipulés par des syndicats américains, qui veulent retrouver les emplois perdus dans leur pays ».