Tu t’es installé dans une favela de Rio pour suivre la Coupe du monde. Comment ça se passe là-haut ?
À Santa Marta, je me sens comme si j’étais chez moi à Bajo Belgrano. C’est une expérience divine, spectaculaire même. Les gens nous traitent très bien. Franchement, je n’ai pas à me plaindre.
Tu es allé voir les débuts de l’Argentine au Maracanã. Quel jugement tu portes sur ce début de Coupe du monde de l’Albiceleste ?
J’ai eu les nerfs à fleur de peau en les regardant jouer contre la Bosnie, mais c’était à cause de l’émotion. Les débuts, dans un Mondial, c’est toujours très difficile. L’important, c’est de gagner et c’est ce qu’ils ont fait. Ça va leur donner confiance, même si contre l’Iran ça ne s’est pas beaucoup vu, mais ça va aller.
Les supporters argentins ont envahi Rio De Janeiro. Les médias locaux parlent même d’invasion…
C’était impressionnant, sincèrement je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de supporters argentins. La quantité de personnes habillées en blanc et ciel à Rio, c’est juste incroyable. Ici, on est comme à la maison et je suis sûr que les joueurs le sentent aussi comme ça. La seule chose qui est venue gâcher notre fête, ce sont les sifflets des Brésiliens au moment de l’hymne. C’est quelque chose qui m’a déçu parce que je ne m’attendais pas à ce genre d’hostilité de leur part. Avant d’aller au Maracanã, je sentais qu’il y avait vraiment une bonne ambiance entre Brésiliens et Argentins. Tout était parfait entre nous. Siffler l’adversaire, ça fait partie du football, mais les sifflets contre les Argentins m’ont désagréablement surpris. C’est dommage, tout allait tellement bien entre nous avant ça…
Comment tu juges les prestations de Messi depuis le début du Mondial ?
Il est très bien, même s’il est toujours très entouré par les adversaires. Contre la Bosnie, il a eu du mal à se défaire du marquage, mais même comme ça, il a fini par marquer. Pour moi, l’homme fort de cette sélection, c’est Di María. Il devient chaque jour de plus en plus influent en Selección. Tu sens vraiment qu’il est en pleine confiance. S’il continue comme ça, ce sera l’un des hommes clés de l’Argentine dans ce Mondial.
Quel joueur de l’Albiceleste actuelle ressemble le plus au meilleur des Houseman ?
Je n’aime pas trop les comparaisons, mais Messi me ressemble dans certains trucs et Agüero dans d’autres. Le Kun a le même sens du dribble que celui que j’avais. Quand il doit éliminer son adversaire, il est d’une insolence rare. J’aime ça.
Et la France, t’en as pensé quoi ?
C’est dur de voir tous les matchs du Mondial et la France, je n’ai pas vraiment suivi ce qu’ils avaient fait dans ce début de compétition. Après, il y en a un, chez vous, qui me plaît beaucoup : Benzema. Il est vraiment bon. Tout ce qu’on peut dire sur les Bleus pour l’instant, c’est qu’ils ont réussi leur débuts. Heureusement. S’ils n’avaient pas gagné contre le Honduras, ça aurait été lamentable…
Vous êtes sur les terres de Garrincha, un joueur mythique avec lequel on vous a beaucoup comparé…
J’ai joué contre Garrincha, lors d’un match amical organisé au Maracanã. Il était déjà malade à l’époque, mais même comme ça, il avait eu quelques détails plein de classe et de génie. C’était vraiment un joueur unique. Après, ce serait vraiment bête de ma part de me comparer à Garrincha, même si on partageait tous les deux la même vision du football. Un football plein d’entrain et d’insolence.
Et à part ça, la santé, ça va ?
Très bien, même si j’ai pas mal d’arthrose. C’est chiant l’arthrose, j’ai mis une heure et demie pour monter les marches du stade la dernière fois ! (rires)