Assouplissement des clauses contractuelles et intensification de l’exploration, tels sont les arguments présentés par l’Algérie pour convaincre les investisseurs étrangers, intéressés par le secteur des hydrocarbures. Sonatrach redouble d’efforts. Jour après jour. Des exemples ? Des prévisions ? À 2021, la compagnie nationale ambitionne dépasser les 230 millions de tonnes d’équivalent pétrole, forer une centaine de puits par an. Pour ce faire, elle doit investir plus de 50 milliards de dollars, dont 70% proviendront de ses fonds propres.
«Parallèlement au développement de nouveaux gisements, des projets d’investissement sur des gisements en exploitation sont en cours afin d’assurer des apports supplémentaires en production, principalement au niveau d’Adrar, Hassi Messaoud et Hassi R’mel, déclarait Abdelmoumen OuldKaddour», PDG de Sonatrach, dans un entretien exclusif avec Oxford Business Group, en avril, dont l’intégralité sera publiée dans «The Report : Algeria 2017». Ce n’est pas tout. Sonatrach poursuivra également ses efforts de développement dans le Sud-Est, à travers «la mise en service des gisements gaziers de Tinhert, Isarène et des périphéries de Birberkine et de GassiTouil». Les différents accords signés avec les multinationales devraient améliorer les perspectives à court terme du secteur du gaz naturel. Les prévisions sont prometteuses. On évoque des exportations de gaz qui auraient passé, entre 2016 et 2017, de 54 à 57 milliards de mètres cube. Afin de renforcer son secteur en amont, l’Algérie se tourne résolument vers des territoires jusque-là inexplorés, à l’image des régions du Nord et de l’offshore qui sont visés pour la première fois. En mars dernier, Sonatrach avait signé un accord en pleine mer avec le géant pétrolier italien Eni, afin de trouver de nouvelles réserves. Devant l’intérêt renouvelé des pays d’Europe, l’Algérie compte augmenter sa production de 13%, au cours des deux prochaines années afin d’assurer l’approvisionnement de son marché national et ses clients et partenaires.Pour mettre en avant son attractivité, tout en gardant la flexibilité nécessaire afin de s’adapter au contexte du marché actuel, Sonatrach a annoncé, en début d’année, un assouplissement des contrats de fourniture de gaz, en abaissant la durée moyenne d’engagement de 20 ou 25 ans à 10 ou 15 ans. Par ailleurs, il convient de préciser que la baisse des cours du pétrole, enregistrée depuis la mi-2014, a vu les recettes des exportations d’hydrocarbures baisser de 60,3 milliards de dollars à 35,7 milliards de dollars en 2015, pour atteindre 27,5 milliards de dollars l’année dernière. Le gouvernement a été contraint en conséquence de resserrer ses dépenses de 9% en 2016, une nouvelle baisse de 14% ayant été approuvée, cette année. Les prévisions à long terme pourraient faire place à une embellie si les mesures récentes en faveur de l’exploration et des partenariats avec les grands noms du pétrole et du gaz portaient leurs fruits.