Ibtissem Hamlaoui a réagi concernant l’affaire de l’actrice Bouchra Okbi, mais également à propos d’une autre attaque, « de la même nature », dont elle était elle-même la victime. Militante FLN et spécialiste en chirurgie cardiovasculaire, Ibtissem Hamlaoui s’est prêtée à une analyse psycho-sociologique.
La présidente du Forum Cœur d’Algérie, Ibtissem Hamlaoui, dans un entretien accordé au site Sputnik, a essayé de décortiquer les raisons qui peuvent pousser les Algériens à porter atteinte à la vie privée des femmes sur internet et sur les réseaux sociaux.
La réaction de la spécialiste en chirurgie cardiovasculaire à l’affaire de l’actrice Bouchra Okbi, dont une vidéo intime a été partagée, sans son accord, sur les réseaux sociaux, a été de déplorer le fait que « bon nombre d’Algériens ont renoncé à leur honneur et leur dignité humaine en trainant dans la boue la réputation d’une femme et mère de famille (Bouchra Okbi, ndlr), sans penser un instant aux graves préjudices que cette vidéo pourrait lui porter à elle, à ses enfants, à son mari, à ses parents et à toute sa famille ».
La présidente du Forum Cœur d’Algérie, militante FLN et candidate potentielle aux législatives anticipées de juin 2021, n’avait pas manqué de rappeler qu’elle-même était la victime d’une attaque similaire, via un montage vidéo grossier, qui visait selon elle à « l’éliminer politiquement à l’approche des élections auxquelles elle espère participer ».
« L’Algérie souffre d’une culture misogyne », selon Dr Hamlaoui
La militante du Front de Libération Nationale estime que sa candidature aux prochaines législatives est caractérisée par un « vrai projet porteur de solutions aux graves problèmes dont souffre le pays ». Elle souligne également, que le phénomène des délits sur internet, et notamment celui des partages massifs des vidéos personnelles, a« gagné la société d’une manière inquiétante et tend à devenir une arme servant à éliminer des adversaires politiques ».
C’est dans ce contexte que Ibtissem Hamlaoui avait confié que « l’Algérie, tout comme tous les autres pays arabes et musulmans, mais également ailleurs, souffre d’une culture misogyne qui tend à disqualifier les femmes dès qu’elles pointent leur nez dans la chose publique, notamment politique ».
Pour la spécialiste en chirurgie cardiovasculaire, les femmes constituent la moitié de la population algérienne, ces dernières détiennent des diplômes en science et en ingénierie. De ce fait, Ibtissem Hamlaoui se questionne : « comment ceux qui ne veulent pas de la gent féminine dans la sphère publique comptent développer le pays en excluant déjà 50% de la force active ? »