Grâce au système d’identification biométrique, la recherche des personnes, d’armes ou de véhicules a abouti au traitement, durant les huit mois de l’année en cours, de près de 1 600 000 dossiers.
L’identification des armes en circulation, que ce soit celles détenues légalement ou celles acquises illégalement, constitue une préoccupation majeure pour le Commandement de la Gendarmerie nationale (CGN) qui a mis le cap, depuis quelques années et dans le cadre de la modernisation de ses structures, sur leur enregistrement systématique sur une base de données nationales centralisées. La mémorisation a concerné, à ce jour, 200 000 armes à feu considérées par la loi comme un équipement dont l’empreinte devra être signalée, déclarée et consignée, et ce, grâce au système d’identification balistique mis en place par la Gendarmerie nationale, dont le seul souci est d’éviter la détention illégale d’armes à feu, même un simple fusil de chasse acquis à des fins de loisir, comme la chasse. C’est que la circulation de certaines armes dans des réseaux affiliés aux organisations criminelles et terroristes a fait l’objet d’une attention particulière du CGN dès qu’il s’agit de la sécurité nationale.
L’adaptation de cette institution républicaine, qui agit sous la seule autorité administrative et, par ricochet, considérée auxiliaire de justice par excellence, aux réalités du terrain s’est accompagnée par un programme de développement et de modernisation tous azimuts afin de rattraper le retard accusé par notre pays dû essentiellement à la décennie du terrorisme. En ce sens, et indépendamment de ce travail colossal, une base de données criminelles renfermant les empreintes de 500 armes a également été confectionnée. Sa mise à jour ne peut que contribuer à la reconnaissance des armes avec lesquelles des meurtres ont été commis par des individus activement recherchés par la justice et les services de sécurité, alors que d’autres ont été arrêtés après l’étude de la balistique. Les efforts consentis en 2009 par le CGN, des efforts traduits sur le terrain par les brigades et les compagnies de gendarmerie, aboutiront à une mise à jour conditionnée par l’obligation de résultats au vu des moyens humains et matériels déployés. Et c’est en mettant à profit cette méthode, aussi efficace que fructueuse, que la recherche des personnes, d’armes ou de véhicules a abouti au traitement, durant les huit mois de l’année en cours, de près de 1 600 000 dossiers.
C’est que le système d’identification biométrique permet un résultat instantané des personnes recherchées, d’une part, et l’exploration des moyens de locomotion volés et/ou trafiqués ainsi que des armes prohibées, d’autre part.
Le Bac obligatoire pour les futurs gendarmes
Et pour atteindre un tel résultat, le CGN a misé sur le travail de proximité, la recherche de la preuve matérielle, le renseignement précis, mais surtout les opérations ciblées à travers les brigades de la Gendarmerie nationale. Ces dernières, considérées comme de véritables chevilles ouvrières par leur dissémination à travers tout le pays, constituent un réseau national d’information pour les pouvoirs publics, d’alerte, de renseignements et d’action. Elles participent à la sécurité des personnes et des biens et permettent à l’administration d’être informée sur les préoccupations des citoyens, particulièrement dans les zones reculées de l’Algérie. Confortées et soutenues dans leur fonctionnement, ces brigades ont bénéficié de la refonte des programmes, notamment la formation de qualité. Pour preuve, le CGN exige, désormais, le titre du baccalauréat pour tous les futurs gendarmes.
En témoignent les récents avis de recrutement lancés par ce corps constitué pour les concours d’accès et l’accès sur titre dudit diplôme, et l’engouement manifesté, lors des portes ouvertes organisées à travers les 48 wilayas, par les jeunes diplômés et autres bacheliers à s’engager dans cette corporation. Selon ses besoins, cette institution a privilégié, durant ces dernières années les filières scientifiques, comme la physique, la chimie, la statistique, les nouvelles technologies de l’information et de la communication et autres spécialités liées à l’administration et aux finances. Ceci étant dit, l’activité des brigades, en plus du maillage territorial qui a atteint un taux de 90% à travers le territoire national, est renforcée par le déploiement des Sections de surveillance et d’intervention (SSI).
Les élites des SSI réalisent 15 581 opérations coup-de-poing
Ces unités spécialement entraînées ont été programmées pour la surveillance du territoire et l’intervention contre les noyaux durs de la délinquance. Et si l’objectif est d’implanter, voire de généraliser ces élites formées à la division de surveillance et d’intervention de Bouchaoui (Alger) sous la houlette des Groupements de la Gendarmerie nationale (GGN), il est évident que le CGN vise principalement à adapter ses troupes aux nouvelles formes que prend le crime organisé, le terrorisme et les noyaux durs de la délinquance. Leurs apports et leurs opérations coup-de-poing ont permis l’arrestation, durant le 1er trimestre 2009, de 3 587 personnes activement recherchées par la justice et les gendarmes à travers tout le pays. Dans le cadre de la prévention, elles ont exécuté 15 581 services et autres opérations, notamment dans les foyers, autrefois impénétrables, où pullulait le crime.
L’objectif est de tranquilliser le citoyen et de dissuader les criminels. Mieux, les intraitables unités des SSI, qui sont par ailleurs chargées du maintien et du rétablissement de l’ordre public, apportent leur précieux concours aux unités territoriales. Cela va sans dire qu’il faut mettre en relief cette complémentarité des unités dans le cadre des différents dispositifs mis en œuvre. À titre indicatif, les unités de sécurité routière, créées pour lutter contre le fléau des accidents de la circulation, sont également chargées de réprimer une criminalité devenue itinérante, comme le trafic de stupéfiants, la contrebande et la recherche d’individus faisant l’objet de mandats de justice. Il en ressort que la formation pluridisciplinaire du gendarme le prépare à exercer dans tous les secteurs d’activité. Un pari gagné d’avance quand on sait que la peur a changé de camp, notamment dans la lutte contre le crime transfrontalier et la prolifération d’associations de malfaiteurs.
FARID BELGACEM