«Je n’ai aucune prétention politique»
«Si mes chansons existent et surtout sont aimées un peu partout à travers l’Algérie; pourquoi ne pas reconnaître mon amazighité car je suis indissociable de mon identité», s’interroge l’auteur d’Avava Inouva qui est revenu également sur la fameuse polémique suscitée à travers les médias sur son refus de participer à la célébration de «l’Année de l’Algérie en France» et à la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe». «Pour l’Année de l’Algérie en France, j’ai déclaré que je n’étais pas contre, mais j’étais loin d’être pour, car j’estime qu’à travers cette manifestation, on voulait surtout célébrer une certaine Algérie. Concernant «Constantine, capitale de la culture arabe», je n’ai pas été contacté et si j’avais été contacté, j’aurais tout simplement refusé, non pas que je suis contre Constantine en tant que ville ou bien les gens de cette cité. Bien au contraire, j’ai beaucoup d’estime pour toutes les régions d’Algérie, mais je refuse d’y participer pour la simple raison que je ne me sens pas concerné par un événement qui occulte la dimension de tout un peuple, à savoir l’amazighité», ajoute-t-il. Pour Idir, revendiquer l’officialisation de tamazight ne veut pas dire faire de la politique ou avoir des ambitions politiques. «Je ne suis pas un général de brigade. Si les autres me suivent dans ma quête pour la reconnaissance et l’officialisation de ma langue, tant mieux. Sinon, moi, je continuerai à lutter jusqu’à la fin de mes jours. Je n’ai aucune prétention politique et je ne cherche pas le pouvoir», tranche l’enfant d’Ath Yenni. Questionné sur sa position concernant la question de l’autonomie de la Kabylie prônée par le MAK et ses rapports avec le leader de ce mouvement, Ferhat Mehenni, Idir répond : «Mon identité est au-dessus des partis politiques. Contrairement à ce qui se dit ici et là, je n’ai pas rejoint Ferhat Mhenni, mais cela ne m’empêche pas d’être à l’écoute de ce qu’il dit. Il faut le laisser s’exprimer, que les gens l’entendent, saisissent son message. Ensuite, c’est au peuple de décider. Me concernant, j’ai toujours dit que je ne peux pas me dissocier de la Kabylie et pour moi, être kabyle implique que je suis algérien», tranche l’artiste.
A. C.