Arrêtés en fin de journée du jeudi 10 juin, les deux journalistes Ihsane El Kadi et Khaled Drareni et le militant Karim Tabbou ont été relâchés durant la soirée d’hier vendredi.
Arrêtés tous à la veille des élections législatives, prévues pour ce samedi 12 juin, les deux journalistes et le militant politique ont été tous emmenés et interrogés à la caserne Antar. Des interpellations, il faut le dire, qui ont suscité une vague d’indignation et moult interrogations, notamment concernant leur timing.
Pour rappel, l’annonce de l’interpellation de Karim Tabbou a été donnée par son frère Djaafar, sur sa page Facebook. Quant aux deux journalistes, un communiqué des médias Radio m et Maghreb Émergent ont confirmé, hier vendredi, que leurs journalistes ont été emmenés à la caserne Antar, un centre de la sécurité intérieure.
Peu après minuit d’hier vendredi, le journaliste et directeur les deux médias, Radio m et Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi a écrit sur son compte Twitter.
Pour l’heure, aucune information portant sur les motifs de l’arrestation des trois hommes, encore moins les raisons et le contenu de leurs interrogations, n’ont été communiqués. En revanche, il convient de rappeler que Karim Tabbou, Ihsane El Kadi sont placés sous contrôle judiciaire et Khaled Drareni est en liberté provisoire depuis février 2021.
Des arrestations et des interrogations
Des militants et avocats n’ont pas hésité à relier les arrestations des deux journalistes et de Karim Tabbou à la tenue des élections législatives de ce samedi 12 juin. C’est ce qu’a dénoncé, hier lors de la marche de Hirak à Tizi Ouzou, l’avocate Me Nabil Smail.
« L’arrestation de Karim Tabbou, Ihsane El Kadi et Khaled Drareni est intervenue au moment de la présence de la presse internationale dans le pays (dans le cadre de la couverture du scrutin NDLR) ». Selon elle cette démarche a « carrément démasqué les magouilles du régime ».
Marchant aux côtés de plusieurs autres figures du Hirak, à l’effigie de Me Bouchachi, l’avocate connue pour son combat acharné pour la libération des détenus d’opinion s’est également demandé : « comment peut-on aller voter alors que plus de 200 détenus d’opinion dont plus de 60 sont en grève de la faim sont encore en prison ? ».