L’émir autoproclamé d’Al Qaîda au Maghreb islamique a été jugé avec sept de ses acolytes.
L’«émir» d’Al Qaîda au Maghreb islamique ex-Gspc (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), Abdelmalek Droukdel, a été jugé hier, par contumace par le tribunal criminel de Tizi Ouzou et condamné à la peine capitale. Il a été jugé avec sept de ses acolytes, également en état de fuite. Il s’agit des dénommés Aït Sidri Kamel, Aït Saïd Salem, Amari Boualem, Mad Abderrahmane et Ouarab Makhlouf.
A la fin du procès, l’émir, également connu sous le sobriquet de d’Abou Mosaâb Abd El Wadoud, a été jugé pour plusieurs chefs d’accusation: adhésion à un groupe terroriste armé ayant pour objectif de semer la terreur parmi la population, création d’un climat d’insécurité et diffusion de documents et d’enregistrements ayant pour contenu des appels à perpétrer des actions terroristes et des meurtres ainsi que destruction des biens publics et privés. Tous ces actes sont punis par les articles 87 et 84 du Code pénal.
Abdelmalek Droukdel est né en 1975 à Bordj Menaïel. Il a remplacé Hassan Hattab à la tête du Gspc après que ce dernier se soit rendu aux services de sécurité et bénéficié des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. En date du 2 janvier, les services de la sûreté de daïra de Aïn El Hammam ont reçu des renseignements faisant état de la découverte de documents appelant à des actes de terrorisme au niveau de deux villages de la daïra de Aïn El Hammam.
C’est au niveau des stations de transport des voyageurs que les documents en question avaient été distribués. Il s’agit de tracts comportant, en première page, la photo de Droukdel ainsi que son identité en qualité d’émir du Gspc dont l’appellation a changé pour devenir Al Qaîda au Maghreb islamique. Dans les tracts en question, il a été mentionné qu’il s’agissait d’une lettre aux populations du Maghreb. Les documents comportaient des appels à des actions terroristes ainsi que des menaces contre les éléments des services de sécurité.
Le document contenait également des expressions de soutien à des actions terroristes ayant eu lieu au niveau des régions de Boumerdès, Tébessa et Aïn Defla. Dans une autre page, un texte écrit en français, dénonçait les réformes du Code de la famille qui a été comparé à celui de la Tunisie. Tous ces documents étaient datés du 31.12.2007 11.09.2008, et du 01.10.2008. Les documents ne portaient pas de cachet. Les terroristes qui ont distribué ces tracts ont été reconnus par des citoyens. Il s’agit d’individus recherchés depuis des années par les services de sécurité.
En décembre 2009, le procureur près le tribunal de Aïn El Hammam a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire au sujet de Droukdel et de ses compagnons.
Aomar MOHELLEBI