Oran, le 03 septembre 2024 – Une grande figure de la recherche scientifique algérienne vient de nous quitter.
Le professeur Mohammed Belbachir, mondialement reconnu pour ses travaux pionniers dans le domaine de la chimie verte, directeur du laboratoire de Chimie des Polymères et membre fondateur de l’Académie Algérienne des Sciences et Technologies, s’est éteint avant hier.
Son génie a donné naissance à une découverte majeure : le « Maghnite », un nanoréacteur révolutionnaire extrait d’une argile naturelle de la région de Maghnia (Tlemcen). Ce catalyseur écologique, fruit de longues années de recherche, a propulsé l’Algérie au rang des nations les plus avancées en matière de chimie verte.
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Le professeur Belbachir était un scientifique passionné, dévoué à la recherche et à l’innovation. Son invention, baptisée Maghnit, utilisable dans les industries chimiques, pharmaceutiques et pour la production d’antibiotiques, était prometteuse pour un avenir plus vert.
Le monde scientifique pleure le Pr Belbachir : son invention 100 % algérienne a séduit les géants de l’industrie américaine
Non seulement cette matière était moins polluante que les produits chimiques traditionnels, mais elle était également recyclable et biodégradable.
L’impact international du Maghnite ne s’est pas fait attendre. Des sociétés américaines, telles que Milinium, ont manifesté un vif intérêt pour cette innovation prometteuse, témoignant ainsi de la reconnaissance mondiale des travaux du Pr. Belbachir et de leur potentiel industriel.
Pour protéger son invention et lui donner une visibilité internationale, le professeur n’avait pas hésité à faire d’importants sacrifices. Il avait notamment dû vendre sa voiture et contracter des prêts.
En effet, le Maghnite est une invention protégée par un brevet déposé aux États-Unis, grâce aux efforts du regretté Belbachir.
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Son dévouement avait été récompensé en 2006 par le 1er Prix national du Président de la République pour l’Environnement consacré à la meilleure recherche scientifique.
« J’ai dû vendre ma voiture et contracter des prêts pour protéger cette invention à l’échelle mondiale…. Mais Je suis content que ce soit un prix algérien », avait-il déclaré à l’époque, soulignant ainsi son attachement profond à son pays et à sa volonté de valoriser les talents nationaux.
Le professeur Belbachir a occupé de nombreux postes de responsabilité au sein de l’université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, où il a enseigné et dirigé des recherches pendant plus de 45 ans.
Il était également membre fondateur de l’Académie des sciences et des technologies et expert auprès de la NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique).
La disparition du professeur Mohamed Belbachir est une grande perte pour la communauté scientifique algérienne et internationale. Ses travaux ont ouvert de nouvelles perspectives dans le domaine de la chimie verte et ont inspiré de nombreux jeunes chercheurs algériens et étrangers.
Son étoile s’est éteinte, mais sa lumière continuera d’illuminer les recherches futures, guidant les scientifiques vers un avenir plus durable.