Il a tenté de faire oublier ses déclarations sur le Sahara occidental, Ammar Saâdani gêné

Il a tenté de faire oublier ses déclarations sur le Sahara occidental, Ammar Saâdani gêné

Le secrétaire général du Front de libération nationale, Ammar Saâdani, est visiblement très gêné par «l’affaire du Sahara occidental» et ses stupéfiantes déclarations faites lors d’une émission de télévision. «Non ! Il n’y a eu aucun tollé médiatique. C’est la presse qui en a créé», se hasardera-t-il, entre autres, en réponse à des questions de journalistes en marge de la réunion du groupe parlementaire du parti qu’il a présidée, hier dimanche, au siège de l’Assemblée.

 Jamais, en effet, depuis son intronisation à la tête du FLN, le 29 août 2013, Ammar Saâdani n’a été en si mauvaise posture que depuis ces malheureuses déclarations sur le dossier sahraoui. Mieux que quiconque, il sait à quel point cela l’a fragilisé. Lui qui, déjà, s’est attiré le courroux du cercle présidentiel depuis le 10e congrès de début juin dernier.

Et cette affaire tombe très mal pour lui, à la veille des élections sénatoriales, notamment le changement attendu à la présidence du Conseil de la nation que Bouteflika (avait ?) prévu pour l’actuel SG du FLN. D’où le soin qu’il prend à chaque fois d’éviter ce sujet «qui fâche». D’où, aussi, son discours offensif à l’égard de l’opposition, Louisa Hanoune surtout. Tant au cours de son intervention devant le groupe parlementaire du FLN qu’en marge de celle-ci, Saâdani fera de la patronne du PT, «Louisa», comme il aime à la nommer, sa cible privilégiée.

La controverse créée par le fameux article 71 de la loi de finances pour 2016, au même titre que les articles 2 et 66 , Saâdani la qualifie de «graves accusations de Louisa qui nous accuse de vouloir vendre le pays car elle ne peut pas faire passer ce qu’elle veut. Si elle veut faire abroger l’article 71, elle n’a qu’à mobiliser son groupe et le faire tomber lors de la séance de vote», dira encore Saâdani, un brin ironique, en faisant allusion à la taille modeste du groupe PT à l’Assemblée.

Devant une multitude de ministres en exercice du gouvernement Sellal, Saâdani s’élancera, en s’adressant à ses députés : «Que celui, parmi les députés du FLN qui se découvre des qualités de zaïm, en s’opposant au projet du gouvernement, aille se présenter en indépendant.

Certains, dans l’opposition, ont essayé d’infiltrer notre groupe parlementaire pour faire passer les projets de l’opposition. Il est inacceptable qu’un député du FLN soutienne la position de l’opposition !» Saâdani fait allusion, ici, à Louisa Hanoune mais aussi aux redresseurs du FLN.

Dans son entourage, on accuse en effet d’anciens ministres comme Amar Tou, Abderrahmane Belayat et Rachid Harraoubia de tenter de convaincre certains députés de voter contre la loi de finances. «Que certains se mettent une bonne fois pour toutes dans leur tête que ce gouvernement, c’est le gouvernement du FLN. Que le président de la République aussi est celui du FLN.» Il ajoutera par ailleurs, confiant : « La loi de finances sera adoptée car c’est nous la majorité et cela se passe comme ça dans tous les pays du monde.»

Le secrétaire général du FLN fera également siennes toutes les mesures du gouvernement, y compris les plus impopulaires : «Pour les augmentations des prix des carburants ou de l’électricité, le gouvernement a constaté qu’il y a déséquilibre et c’est son rôle d’y remédier.»

Enfin, s’agissant de ses relations avec Ouyahia et le RND, Saâdani explique : «Pour l’initiative, le RND qui a aussi la sienne, nous lui donnons le temps. Nous n’excluons pas des contacts à l’avenir dans ce sens.» Une manière bien diplomatique d’éviter la polémique…

K. A.