Le président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz, a déploré, hier, à partir du palais présidentiel de Raboni, à Tindouf, l’inertie de l’ONU qui tarde à réagir et faire appliquer les résolutions du Conseil de sécurité et l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
Lors d’une conférence de presse tenue au lendemain des festivités du 40e anniversaire de la création du Front Polisario, M. Abdelaziz ne comprend toujours pas “pourquoi l’ONU tarde à organiser un référendum pour nous permettre l’autodétermination que revendique tout le peuple sahraoui”. Ce droit, rappelle-t-il, qui a été pourtant reconnu depuis 1975, y compris par le roi du Maroc de l’époque (Hassan II). Puis, il se demande notamment sur l’utilité de la présence de la mission onusienne, la Minurso, quand elle ne joue pas son rôle consistant à défendre la protection des droits de l’Homme dans les territoires occupés. “On regrette que la Minurso ne travaille ni sur l’organisation d’un référendum ni sur la question de la protection des droits de l’Homme”, a-t-il dénoncé, déplorant “le racisme et le chauvinisme” auxquels font face les Sahraouis dans les territoires occupés. “Pour nous, la mission onusienne ne représente rien”, a-t-il dit.
La population sahraouie des villes occupées est sévèrement réprimée par les forces marocaines, ces dernières semaines, alors qu’elle tenait à organiser des manifestations pacifiques. L’escalade de l’armée royale a fait réagir les organisations des droits de l’Homme à travers plusieurs pays du monde, pendant que la Minurso est restée inerte. Pourtant, une nouvelle disposition de la résolution du Conseil de sécurité, introduite sur proposition des USA, stipule clairement que les autorités marocaines “doivent œuvrer à permettre la protection des droits de l’Homme”. “Aujourd’hui, nous tendons la main aux Nations unies, tout en prenant à témoin la communauté internationale pour intervenir et mettre fin aux exactions que commet le régime marocain contre les Sahraouis”, a alerté le secrétaire général du Polisario, tout en réitérant son message de soutien aux résistants sahraouis dans les territoires occupés. En attendant, le Front Polisario continue à puiser sa force et sa légitimité dans la détermination du peuple sahraoui qui adhère pleinement au principe de l’indépendance. “Nous avons la confiance et la croyance pour avoir notre autodétermination”, rassurera-t-il, tout en se félicitant de la solidarité internationale acquise à la cause sahraouie. Au Maroc, qui ne cesse d’user d’illusions et de répressions pour tenter de museler les Sahraouis révoltés,
M. Abdelaziz soutiendra que “désormais, la peur à changé de camp”. Ceci, non sans alerter le colonisateur sur ses pratiques et manœuvres qui, dit-il, risquent d’engendrer une situation dangereuse. “Cela peut pousser à des massacres”, a-t-il averti. Aux doutes nourris par certaines parties quant à l’éventualité de l’implication du Front Polisario dans des actes de criminalité transnationale en ces temps de confusion totale, M. Abdelaziz a d’abord rappelé que le Front Polisario n’est pas un parti politique ni une organisation quelconque mais bien un mouvement révolutionnaire, avant de charger le Maroc qu’il accuse d’être la source de tous les dangers dans la région. “C’est le Maroc qui est le producteur et fournisseur de la drogue ; c’est le Maroc qui finance les réseaux de la contrebande et les narcotrafiquants activant dans la région. Le Front Polisario est innocent.”
F. A