Le bureau national du Rassemblement national démocratique ( RND) a tenu, hier samedi, sa première réunion de l’après-Ahmed Ouyahia, son désormais ex-secrétaire général et ancien Premier ministre, en détention provisoire depuis mercredi 12 juin dernier. L’instance dirigeante du parti devait examiner la situation à la lumière des derniers développements, au sein du parti et sur la scène nationale.
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Cette réunion, tenue au siège national du parti à Ben Aknoun à Alger, n’a pas abordé le sujet du remplacement, à titre intérimaire, du secrétaire général, ce qui sous-entend, de fait, une sorte d’intérim collégiale qu’assureront les membres de ce même bureau national. «Les membres du bureau national poursuivront leurs réunions consultatives et la prise des positions nécessaires par rapport aux développements de la situation», lit-on d’ailleurs dans le communiqué final sanctionnant la réunion de ce samedi. Cela étant, la direction du RND tenait à affirmer que le parti demeurait constant dans ses positions par rapport à la situation politique générale prévalant dans le pays, notamment «le soutien aux démarches proposées par le Haut Commandement de l’Armée nationale populaire qui a appelé à la tenue d’un dialogue national, responsable et sérieux, la constitution d’une instance nationale indépendante chargée de l’organisation et la supervision des élections, la tenue de l’élection présidentielle le plus tôt possible pour satisfaire les revendications populaires légitimes, éviter d’être entraîné par les appels à des périodes de transition, et, enfin, réaffirmer l’engagement du strict respect de la légitimité constitutionnelle».
Aussi, et évitant soigneusement d’évoquer clairement l’affaire de Ahmed Ouyahia, qui n’est d’ailleurs pas du tout cité dans le communiqué, la direction du RND se suffira d’une simple déclaration de principe. Il y est écrit, en effet, que le RND «exprime sa confiance totale en la justice algérienne qui constitue un solide pilier pour la construction d’un Etat de droit». Ce qui signifie, en d’autres termes, un lâchage pur et simple de l’ex-SG. Enfin, et eu égard à ce séisme qui frappe le parti, déjà fortement ébranlé par l’extraordinaire révolution populaire en cours depuis le 22 février, la direction du rassemblement appelle ses militants «à préserver l’unité et la cohésion du parti».
Il faut s’attendre à d’autres développements au sein de ce deuxième parti du pouvoir, traversé, en outre, comme le FLN, par plusieurs courants et qui a des ramifications à l’intérieur de l’ensemble des institutions exécutives et élues, tant nationales que locales, au niveau des organisations de masse, également. C’est, aussi, le parti de l’actuel chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, qui a déjà eu à le diriger à deux reprises. Il faudrait également compter avec une forte opposition qui était en guerre ouverte contre Ouyahia et l’actuelle direction nationale et qui est, elle aussi, composée de plusieurs personnalités nationales dont plusieurs sont des membres fondateurs .
K. A.