Il cherche un lieu pour se redéployer: Daesh fonce sur le nord de la Libye

Il cherche un lieu pour se redéployer: Daesh fonce sur le nord de la Libye

Une unification des différentes phalanges qui activent en Tunisie et en Libye est très possible.

Daesh, cette organisation terroriste créée en 2006 en Irak et tenue secrète jusqu’à 2014 lorsqu’elle sera médiatisée à outrance, est en train d’agoniser au Moyen-Orient. Délogée par l’armée irakienne, syrienne et le Hizbollah avec l’aide de la Russie, cette nébuleuse se retranche pour émigrer vers la Libye. Près de 1000 terroristes appartenant à ce monstre sont déjà de retour vers ce pays qui n’arrive pas à sortir de sa crise politico-sécuritaire.

Combattu par la néo-armée libyenne dans les principales agglomérations, Daesh veut trouver refuge dans le nord de la Libye.

L’Algérie, très imprégnée par ce dossier, avait donné l’alerte en mettant en garde aussi bien la Libye que la Tunisie de la menace qui pèse dans la région comme souligné sur L’Expression dans son édition du 14 août dernier. Aujourd’hui «le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique tente de se déplacer du sud de la Libye vers les régions côtières du nord». C’est ce qui a été confirmé dimanche dernier par le porte-parole de l’armée libyenne de l’est du pays, Ahmad Mismari, qui a précisé que «le groupe terroriste EI cherche de temps à autre à se déplacer par petits groupes du désert vers les régions côtières».

Si cette organisation terroriste, qui menace toute la planète; est en train de perdre sur le terrain; suite aux coups fatals qu’elle subit en Syrie et en Irak et même au Liban, après avoir perdu toutes ses chances de trouver un soutien en Algérie, elle n’aura pas perdu de sa barbarie monstrueuse. En effet, le même porte-parole écrit sur son réseau social Facebook: «L’EI a enlevé des civils de la région», ne manquant pas d’ajouter «nos patrouilles suivent leurs mouvements». Il révèle notamment que «ce mouvement intervenait à un moment où les Brigades de défense de Benghazi et l’armée du gouvernement soutenue par l’ONU se mobilisent et sont stationnées à 20km de la ville de Syrte».

La Libye est confrontée à l’Etat islamique depuis plus de trois années dans un climat très tendu où ce pays peine à se relever depuis l’assassinat de Mouâmmar El Guedaffi. La Libye est devenue depuis, un terrain très fertile pour les groupes terroristes. Même si «les forces alliées au gouvernement d’union nationale soutenues par l’ONU ont vaincu et chassé l’EI de leur ancien bastion de Syrte, à quelque 450km à l’est de la capitale Tripoli, suite à une offensive de sept mois appuyée par l’armée de l’air américaine», il n’en demeure pas moins que cette région de l’Afrique manque de moyens et même d’expérience pour pouvoir chasser cette entreprise du crime qui frappe même en Europe. Il s’agit, selon des sources très bien informées, d’une probable alliance entre Boko Haram, Le Shabab somalien et Ansar El Islam.

Les mêmes sources avancent qu’une unification des différentes phalanges qui activent en Tunisie et en Libye est très possible pour faire allégeance à L’Etat islamique. C’est ce qui explique le travail de fond de l’Armée nationale populaire aux frontières qui a vu son effectif à la hausse tout en gardant le même niveau d’alerte. L’Algérie, dans son combat pour garder le pays au-delà de la menace, n’a jamais manqué d’avertir ses voisin proposant même une collaboration dans l’échange de l’information, encore faut-il que ses voisins aient les moyens d’effectuer un travail de fond.

Nul n’ignore que la Libye affronte un ennemi soutenu par des pays arabes et par certains pays occidentaux qui pratiquent une lutte antiterroriste avec un double visage. Ce manque de transparence ne peut s’inscrire qu’au profit d’une organisation terroriste qui aura laissé derrière elle des milliers de morts dont les complices ne sont jamais loin des scènes du crime.