Abdelaziz Bouteflika présidera, dans les tout prochains jours, un Conseil des ministres restreint qui sera consacré à l’examen de la situation économique du pays. C’est ce que nous apprenons de source bien informée. Cette réunion, qui aura également à se pencher sur la situation générale du pays, au plan social entre autres, donnera certainement le coup d’envoi officiel de la rentrée.
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Avec les réunions du Conseil des ministres, ces «conseils restreints» constituent, depuis 2014 notamment, les plus importants rendez-vous où se prennent les décisions les plus lourdes, ou plutôt à travers lesquels ces mêmes décisions sont annoncées par Bouteflika.
C’est une sorte de «réunion de crise», que Bouteflika avait convoquée, par exemple en décembre 2014, pour examiner la situation induite par la chute brutale des prix des hydrocarbures, ou encore, à deux ou trois reprises, pour passer à la loupe «la situation sécuritaire», en plus de quelques autres conclaves tout aussi restreints et où il était question de la révision de la Constitution.
Durant le troisième mandat, Bouteflika réunissait également ce type de conseils au sommet, en y convoquant les responsables des plus hautes institutions du pays et, généralement, consacrés à l’examen de la situation générale du pays, particulièrement à l’époque de la grande tempête, dite de «printemps arabe», qui frappait toute la région.
L’importance de ces réunions et leur impact sur le pays sont considérables. Davantage que le programme électoral du quatrième mandat ou du programme du gouvernement Sellal, c’est le fameux Conseil restreint du 23 décembre 2014 qui constitue la base de travail de l’exécutif, sur tous les plans.
C’est ce Conseil restreint qui a déterminé les secteurs prioritaires comme l’industrie, l’agriculture, le tourisme, l’énergie, etc. et qui a, également, institué la nouvelle politique économique du pays ainsi que les restrictions significatives des dépenses de l’Etat, des importations, et ce souci permanent d’explorer toutes les possibilités de faire rentrer de l’argent au pays.
C’est de ce Conseil, au fait, que sont inspirées les deux dernières lois de finances et toutes les mesures inhérentes comme les augmentations des prix des carburants et de l’électricité, etc. Il faut donc s’attendre à ce que le prochain Conseil annonce de nouvelles décisions, au plan économique et social, et dont l’impact sera immédiat sur le pays. Bouteflika, qui a toujours redouté le front social, tente ainsi d’anticiper les événements pour contenir la situation et s’épargner toute mauvaise surprise à la rentrée sociale qui pointe à l’horizon.
Ce sera certainement la préoccupation majeure de la réunion du gouvernement ce mercredi 24 août, la première après les congés du gouvernement Sellal. Mais ce ne sera pas tout. Selon nos sources, Bouteflika compte marquer cette rentrée par une grande annonce, celle d’un vaste mouvement dans le corps des walis.
La liste de ces changements serait même fin prête, nous confie-t-on de mêmes sources, prévoyant un changement d’une ampleur équivalente à celle du tout dernier mouvement effectué en juin 2015 et qui concernait pas moins de 35 wilayas. Si l’on ne nous révèle pas tous les détails, l’on nous confie, cependant, que ce mouvement en préparation touchera une vingtaine de wilayas et, contrairement à l’été 2015, il concernera, cette fois, en premier lieu les plus importantes d’entre elles : Alger, Oran, Constantine, Sétif, en plus de Bouira, Sidi-Bel-Abbès, El-Taref, Djelfa et Skikda. Pour ne citer que ces dernières.
Ce mouvement sera ensuite suivi de la traditionnelle réunion gouvernement-walis, prévue en septembre à Alger. Au cours de cette réunion, le Premier ministre devra donner la nouvelle feuille de route de l’exécutif pour faire face à une situation de crise économique et financière que Bouteflika en personne qualifie de «très difficile».
Les walis auront ainsi des missions d’ordre économique auxquelles ils ne sont traditionnellement pas habitués mais, également, une autre mission, celle où ils ont, par contre, toujours joué un rôle de premier plan, la préparation et l’organisation des élections.
Or, celles prévues dans seulement quelques mois, à savoir les législatives en mai 2017 et les locales vers octobre ou novembre de la même année, sont considérées comme extrêmement déterminantes par le pouvoir lui-même.