Par Moncef Wafi
Prévue initialement pour hier 06 juillet, le Rassemblement national démocratique (RND) a annoncé le report, à une date ultérieure, de la session extraordinaire de son Conseil national sans pour autant expliquer les raisons de cet ajournement.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le RND a indiqué qu’«après concertation avec la majorité des membres» du Conseil national, «les membres du Bureau national se sont réunis, vendredi, au siège central du parti où il a été convenu du report, à une date ultérieure, de la session extraordinaire du Conseil national prévue samedi».
Pour rappel, le Bureau national du parti, qui s’était réuni le 25 juin dernier, a décidé d’élire un secrétaire général par intérim qui aura pour charges de gérer les affaires de la formation politique jusqu’à la tenue du congrès. Dans un communiqué rendu public sur sa page Facebook, le RND avait annoncé que son Conseil national tiendra le 06 juillet prochain une session extraordinaire au Centre international des Conférence (CIC) d’Alger pour élire un SG intérimaire.
Le document en question explique que «vu la situation exceptionnelle que traverse le parti, cette décision a été prise à la demande de plus des deux tiers des membres du RND». Le Bureau national a également appelé les militants du parti à faire preuve de vigilance afin de préserver l’unité et la cohésion du parti dans ces circonstances exceptionnelles.
Le RND a par ailleurs renouvelé son soutien au dialogue auquel ont appelé les dirigeants de l’Armée nationale populaire et la nécessité d’impliquer tout le monde dans le processus visant à organiser l’élection présidentielle dans les plus brefs délais dans l’intérêt du pays. Une issue attendue du moment que l’ancien Premier ministre est actuellement incarcéré à la prison d’El Harrach dans le cadre d’affaires liées à la corruption.
Rappelons qu’après la démission de Ouyahia de son poste au gouvernement, le 11 mars dernier, des informations avaient circulé sur son intention de quitter également ses fonctions au sein du parti. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le 22 mars, le RND s’est dit étonné par la rumeur propagée par une chaîne de télévision privée sur l’intention de Ouyahia de démissionner de son poste de secrétaire général du parti. La même source affirmait alors que les structures organiques du parti, ses élus et ses cadres sont solidaires autour de la direction du RND et à sa tête son secrétaire général.
Une certitude battue en brèche le jour même puisqu’un sit-in de protestation s’est déroulé au siège du RND à Batna où les militants et élus contestataires ont bloqué l’accès au bureau pour exiger le changement et «libérer le parti de la dictature de Ahmed Ouyahia», comme rapporté dans le communiqué des frondeurs.
Le texte, signé par plus de 500 encartés au RND à Batna, indique que la politique «irresponsable» menée par Ouyahia à travers l’exclusion des compétences partisanes et l’utilisation du parti pour ses intérêts personnels et ceux de sa cour ont conduit le RND à vivre des heures sombres avec une cascade de démissions et un retrait notable du parti du devant de la scène politique. Les frondeurs accusaient le SG d’être derrière l’intrusion de «l’argent sale» et des opportunistes au sein des structures organiques du parti «dont le Bureau national» et exigeaient de lui de démissionner «immédiatement». Ce n’était pas la première défection enregistrée dans les rangs du RND puisque le 19 mars dernier, quelque 2.000 militants de Djelfa ont annoncé leur démission pour rejoindre le mouvement populaire.