La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (Laddh), bureau de la wilaya de M’sila, alerte sur la détresse d’un ancien jeune employé de la Direction de la santé et de la population de la wilaya et secrétaire général de la section syndicale UGTA de l’entreprise. Licencié et poursuivi en justice pour diffamation par son employeur, il vit le calvaire, selon l’organisation. Dans une correspondance signée par son président, Amroun Layachi, le 14 août, la Laddh de M’sila a saisi le ministre de la Santé et de la Population, quant à l’affaire d’Omar Sbaâ, puisque c’est de lui qu’il s’agit.
Ce dernier a été convoqué quatre jours après par une commission ministérielle qui était en mission d’inspection dans la wilaya, pour une rencontre qui a duré une heure et demie à l’hôpital de Boussaâda, en vain. Le syndicaliste est sans revenu depuis son licenciement arbitraire par une décision conservatoire n°67 du 24 juin 2019, a informé la Laddh qui ajoute qu’en date “du 9 juillet, le tribunal de M’sila a condamné Omar Sbaâ à 3 mois de prison avec sursis et 70 000 DA d’amende pour diffamation, suite à une plainte déposée contre lui par la Direction de la santé de la wilaya le 13 septembre, pour une publication sur son compte facebook”.
La Laddh a alors alerté le bureau régional des pays arabes de l’Organisation internationale du travail (OIT). Le bureau de la Laddh a exhorté le président du bureau régional des pays arabes de l’OIT d’intervenir auprès du gouvernement algérien pour “l’abandon immédiat de toutes les charges contre ce syndicaliste, l’arrêt de toutes les formes de harcèlement contre lui et sa protection, afin qu’il soit capable d’assumer toutes ses activités légitimes en matière d’exercice syndical”.
En même temps, dans une correspondance adressée au ministre de la Santé, le bureau de la Laddh a formulé les mêmes demandes, à savoir “la protection du syndicaliste Omar Sbaâ en sa qualité de dénonciateur de malversations, sa réintégration dans son poste de travail et l’ouverture d’une enquête administrative et judiciaire quant à cette affaire”.
Le syndicaliste, qui proteste contre le sort qui l’accable, compte entamer une grève de la faim à compter du 18 novembre prochain, pour dénoncer “l’oppression” et “la hogra” dont il a fait l’objet, notamment le licenciement “sans fondement juridique” prononcé à son encontre le 24 juin 2019. Poursuivi aussi en justice pour diffamation, en vertu des articles 296 et 298 du code pénal, il a été condamné à une peine de 6 mois de prison avec sursis assortie de 50 000 DA d’amende par une décision prononcée en date du 9 juillet dernier par le tribunal de M’sila. L’affaire en appel devrait être examinée par la cour de M’sila le 17 novembre prochain.
Sa mésaventure a commencé lorsqu’il a dénoncé des cas de malversations et de dépassements qu’il a portés à la connaissance des hautes autorités du pays. Soit des cas d’“emplois fictifs” d’agents qui touchent régulièrement des salaires sans assurer une présence effective. Il a cité notamment le cas d’un administrateur installé en 2017, avant sa démission de son ancien emploi et qui percevait deux salaires de deux entreprises, ce qui est considéré comme un double emploi.
Amar Rafa