Ce n’est un secret pour personne, Yazid Mansouri est bel et bien le capitaine indiscutable de l’équipe nationale, ou du moins à chaque fois que Rabah Saâdane l’aligne dans son onze rentrant.
Mais dans le cas où ce dernier serait absent de l’échiquier du coach des Verts soit pour cause de suspension, ou tout simplement parce que le sélectionneur national décidera de ne pas l’aligner d’entrée, le brassard de capitaine reviendra de droit à Rafik Saïfi.
Mais là encore, l’attaquant d’Istres est loin d’être donné titulaire pour les rencontres de la Coupe du monde au vu de la grande forme du duo d’attaque composé de Rafik Djebbour et Abdelkader Ghezzal. Auteurs d’une fin de saison tonitruante, les deux joueurs devraient être titulaires lors du Mondial, sauf si le Cheikh décide de jouer avec un seul avant-centre, et c’est l’un d’entre eux donc qui débutera les matchs.
Supposons donc que Yazid Mansouri, et Rafik Saïfi soient absents du onze titulaires, à ce moment là, c’est le gardien de l’ASO Chlef, Lounès Gaouaoui, qui héritera du capitanat. Mais là aussi, aucune certitude quant à la présence du keeper de l’EN dans les bois lors de la première rencontre face à la Slovénie. La raison est toute simple, il existe une très grande concurrence au poste de gardien de buts.
Après les trois cités, Ziani est le plus ancien du groupe
Il y a d’abord Faouzi Chaouchi, qui a fait une très bonne fin de saison avec son équipe de l’ESS et Raïs Mbolhi, la grande surprise de Rabah Saâdane pour ce Mondial. Certes, nous n’avons pas encore vu à l’oeuvre ce keeper lors de ce stage ici à Crans-Montana, mais le fait qu’il ait été élu meilleur gardien du championnat bulgare et qu’il ait été sollicité par le grand Manchester United, cela signifie que Mbolhi renferme de grandes qualités. Enfin, il y a Mohamed Lamine Zemamouche, auteur lui aussi d’une très bonne saison avec le MCA, mais qui a moins de chance d’être le gardien numéro 1, mais qui garde toujours espoir de faire partie du trio des gardiens de but qui sera du voyage pour l’Afrique du Sud.
Ainsi donc, et face à toutes ses données, le staff technique national devra lors de ce stage désigner via un classement bien défini les quatrième et cinquième joueurs susceptibles de porter le brassard de capitaine en Afrique du Sud.
Et à ce niveau-là, un joueur est bien parti pour être le quatrième capitaine après les trois déjà cités. Il s’agit de Karim Ziani qui, malgré le fait qu’il n’ait pas beaucoup joué avec son équipe de Wolfsburg cette saison, et vu son importance au milieu de terrain, sera certainement aligné d’entrée par Rabah Saâdane dans moins d’un mois maintenant face à la Slovénie.
Il a le plus grand nombre de sélections après Mansouri et Saïfi
Il faut dire aussi que si Ziani est bien placé pour être capitaine, c’est d’abord au vu de son ancienneté en équipe nationale. Ayant rejoint les Vert le 12 février 2003 à l’occasion de la rencontre amicale qui a mis aux prises l’Algérie avec la Belgique sous la houlette de Georges Leekens à Annaba, Ziani est le plus ancien joueur des Verts après les trois déjà cités.
Incorporé à la 46’ de jeu à la place de Rafik Saïfi face à la Belgique, le chouchou des Verts avait donc honoré sa première sélection ce jour-là. Un match qui s’était soldé par une défaite de Belmadi et ses coéquipiers par le score de trois buts à un.
C’est le leader incontestable qui montre toujours la voie
L’autre raison qui met en bonne position le milieu de terrain de Wolfsburg pour hériter du brassard de capitaine, c’est qu’il compte tout simplement le plus grand nombre de sélections qui sont au nombre de 53 après Mansouri (65 sélections) et Rafik Saïfi (58). Il faut dire que Ziani a rejoint l’équipe nationale sans la moindre hésitation alors qu’il avait à peine 21 ans.
Mais l’autre raison et qui est l’une des plus importante quant au fait que Ziani pourrait bien être le quatrième joueur à être le capitaine de la sélection est son tempérament et son influence dans le groupe.
Incontestablement, le passeur décisif de l’équipe nationale est le leader de ce groupe. Et pour cela, on n’a qu’à se rappeler la défaite contre l’Egypte au Caire, un exemple parmi tant d’autres, où pratiquement tous les joueurs étaient abattus. Voyant le désarroi de ses coéquipiers, Ziani prend la parole : «On ne va pas rester ici à pleurnicher sur notre sort. Nous avons un autre match qui nous attend dans trois jours au Soudan et il faut tout de suite nous ressaisir», a-il lancé au groupe dans les vestiaires.
Pour un conseil ou une requête, c’est à sa porte que frappent les joueurs
Même dans la vie quotidienne de l’équipe, à chaque fois qu’un joueur a un souci ou a besoin de conseil, c’est à la porte de Ziani qu’il frappe. Que ce soit pour une intervention auprès du président de la Fédération algérienne de football, pour un contrat de publicité ou pour une requête auprès du staff technique national, les joueurs vont toujours voir le milieu de terrain des Verts afin qu’il défende leur cause.
Même les nouveaux, c’est toujours de lui qu’ils parlent
Même les nouveaux qui ont rejoint l’équipe ici au stage à Crans-Montana, c’est Ziani qui était le premier à leur parler et leur souhaiter la bienvenue surtout lors des premiers jours en l’absence du capitaine Yazid Mansouri.
De leur côté, les nouveaux éléments et à chaque fois qu’on les interroge sur les joueurs qu’ils connaissent au sein de cette équipe nationale, on a toujours eu droit à la même réponse : «On connaît bien Karim Ziani.» D’ailleurs, tous ces joueurs, comme d’ailleurs Abdoun, lorsqu’il avait intégré le groupe ont été pris en charge par le milieu de terrain de l’EN et, bien évidemment, par le reste des cadres du groupe.
Jusque-là, beaucoup disaient que le brassard de capitaine n’intéressait pas Karim Ziani, ce qui est tout à fait faux, car si le joueur n’a jamais été demandeur du brassard, c’est tout simplement parce qu’il y avait trois autres joueurs qui, à son sens, le méritaient avant lui. Mais dans le cas où ces trois éléments ne seraient pas sur le terrain, le milieu de terrain de Wolfsburg est bien parti pour devenir le capitaine des Verts.
Ziani : «Tout se passe bien, merci»
Après un voyage éclair chez lui à Paris pour régler, selon lui, une affaire administrative, le chouchou des Verts est rentré mardi. Il s’est entraîné quelques heures avec ses camarades sur le terrain de Moubra, et à la fin de la séance, il est revenu avec nous sur les premiers jours du stage.
– Dans cette séance, il y avait un programme avec ballon, pour vous qui aimez tripoter la balle, c’est un plaisir, non ?
– Ah oui j’aime ça ! Toutefois, il n’y a pas que ces séances avec le ballon qui me procurent du plaisir, mais surtout la belle ambiance qui règne dans le groupe qui me ravit. Je pense que c’est bien parti pour que nous fassions une excellente préparation.
– Sinon, vous êtes bien dans votre peau, et c’est visible…
– Oui, ça va beaucoup mieux, je prépare sereinement la Coupe du monde que j’ai vraiment hâte de vivre sur le terrain avec une bonne forme Incha Allah. En tout cas, je travaille pour être au top de ma forme le jour J et contribuer pour que notre parcours soit bon.
– Il faudra attendre que l’effectif se complète à… l’entraînement ?
– On est que le 18 mai (Ndlr – entretien réalisé mardi), donc nous avons entamé la préparation avant la plupart des équipes participantes lesquelles n’entreront en stage que le 23 mai. Pour nous, certes, c’est un peu différent puisque notre effectif a été renforcé par de nouveaux joueurs, par conséquent, il faudrait donner le temps que l’amalgame prenne, et puis faire en sorte après que tout le groupe monte en puissance. De toute façon, tout a été planifié afin que l’équipe nationale arrive en Afrique du Sud dans une forme qui lui permettra de bien gérer la compétition.
– Pratiquement tous les nouveaux disent qu’ils vous connaissaient avant de venir ici, avez-vous guidé leurs premiers pas en sélection ? (Il sourit.)
– Pratiquement tous jouent ou sont passés par la France, nos chemins se sont croisés un jour ou l’autre. Disons que leur intégration s’effectue de façon progressive grâce à l’état d’esprit qui a toujours caractérisé notre sélection, il y a une ambiance, je le répète, bonne dans le groupe, et d’autre part, nous travaillons dans d’excellentes conditions, ce qui rend plus sérieuse notre préparation et contribue facilement à l’intégration des nouveaux qui sont ravis, à mon avis, d’atterrir dans un cotexte aussi favorable. Enfin, pour moi, ils ne sont plus des nouveaux puisqu’ils se sont déjà familiarisés avec leur nouvel environnement.
– Donc, rien à dire, tout se déroule comme vous l’espérez ?
– Nous sommes dans un cadre pour accomplir une bonne préparation, on ne pouvait rêver d’un meilleur cadre pour faire un bon stage.
Les fans apprécient sa disponibilité
Joueur vedette de l’équipe nationale, Karim Ziani assume bien ce statut, notamment vis-à-vis de ses admirateurs qui sont nombreux à lui réclamer un autographe ou une photo souvenir. Mardi, dès la fin du petit match disputé sur le terrain de Moubra, l’ancien sociétaire de l’OM s’est dirigé vers les quelques dizaines de fans qui l’attendaient. Trouvant qu’il tardait à rejoindre ses camarades qui étaient sur le départ vers l’hôtel, l’un des accompagnateurs essaiera de le presser, peine perdue puisque non seulement Karim fit la sourde oreille, mais encore, il répliqua de manière sèche à son interlocuteur : «Tu vois bien que je suis avec les supporters, non !» Une réaction appréciée par ses admirateurs tout contents que leur chouchou leur accorde toute son attention.
M. S. et A. H. A.