L’Algérie a récemment connu deux affaires judiciaires majeures impliquant des individus accusés d’atteinte aux valeurs religieuses et morales à travers les réseaux sociaux. Un étudiant de 21 ans, administrateur d’une page promouvant l’athéisme, et un influenceur populaire sur TikTok ont été lourdement condamnés par la justice.
Le tribunal de Dar El Beïda a condamné B. Anis, un étudiant de 21 ans, à deux ans de prison ferme et une amende de 200 000 dinars pour avoir administré plusieurs pages Facebook aux contenus jugés offensants pour la religion musulmane. Parmi celles-ci, les groupes « Athées Algériens DZ » et « Mouftiroun Ramadan » comptaient plus de 8 000 membres et diffusaient des images et vidéos considérées comme blasphématoires.
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Les enquêtes menées par la brigade de lutte contre la cybercriminalité ont révélé que le jeune homme était actif dans plusieurs groupes similaires, incluant des membres d’Algérie et du Maroc, partageant des publications jugées contraires aux préceptes de l’islam. Lors de son interrogatoire, B. Anis a admis avoir partagé du contenu critiquant la religion, mais a affirmé avoir récemment pris ses distances avec ces idées.
Le tribunal l’a également condamné à verser 50 millions de centimes à la Trésorerie publique à titre de dommages et intérêts.
Un autre athée qui ne risque pas de fissurer l’atome
Dans une autre affaire retentissante, le tribunal criminel a condamné M. Mohamed, alias « Mouha le tatoueur », à cinq ans de prison ferme et une amende de 300 000 dinars. Il a également été sommé de verser 1 million de dinars au Trésor public.
L’influenceur, connu pour ses vidéos sur TikTok, a été reconnu coupable de plusieurs infractions, notamment :
- Publication de vidéos portant atteinte aux valeurs religieuses,
- Diffusion d’images à caractère indécent,
- Refus d’obtempérer à la police lors de son arrestation,
- Exercice d’une activité commerciale sans autorisation,
- Mise en danger de la santé publique.
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Son arrestation avait été particulièrement mouvementée. Lors de son interpellation, il avait tenté de résister aux forces de l’ordre, allant jusqu’à inciter ses chiens à attaquer les policiers et se mutiler avec une lame en direct sur les réseaux sociaux.

« Mouha le tatoueur »
Une justice stricte face aux contenus jugés offensants
Ces affaires témoignent de la vigilance accrue des autorités algériennes face aux contenus en ligne jugés contraires aux valeurs religieuses et morales. Les forces de l’ordre et la justice se montrent intransigeantes face à ceux qui diffusent des publications jugées offensantes, notamment en matière de religion.
Ces condamnations s’inscrivent dans un contexte où l’Algérie renforce son contrôle sur les contenus numériques, notamment à travers des lois visant à préserver les valeurs traditionnelles et religieuses dans l’espace public.