Abdessalem Bouchouareb, Hadji Baba Ammi, Abdesslam Chelgham et Bakhti Belaïb sont en état d’alerte maximum.
Quatre départements au moins, sont au coeur du défi que doit relever l’Algérie pour sortir de sa dépendance au secteur des hydrocarbures et faire face à la baisse des recettes en devises provoquée par la dégringolade des prix du pétrole. Ces départements particulièrement exposés à une conjoncture économique morose, pour ne pas dire difficile, sont sur la ligne de front pour faire face à la crise. Ils serviront de baromètre pour dresser un bilan de l’application sur le terrain des décisions qui ont été prises pour se sortir de cette passe délicate. Ce n’est un secret pour personne que la trésorerie du pays s’érode à vue d’oeil.
Les réserves en devises ne devraient cependant pas tomber sous le seuil des 100 milliards de dollars d’ici 2019 selon le Premier ministre tandis que le Fonds de régulation des recettes devrait s’épuiser bien avant nous annoncet-on. Il est tout à fait légitime que tous les regards demeurent focalisés sur l’état de santé du marché pétrolier en particulier et des hydrocarbures en général à partir du moment où leurs exportations continuent d’assurer d’après les chiffres de l’Office national des statistiques, environ 95% des revenus du pays. Les rapports de l’ONS se suivent et se ressemblent.
La baisse de la balance commerciale est ininterrompue. Gangrénée par une facture des importations qui avait atteint les 51 milliards de dollars en 2015, des mesures ont été prises pour tenter de la réduire. Les résultats sont palpables, mais ils sont en deçà des attentes.
Le rythme de son recul ne sera pas suffisant pour combler le manque à gagner dû au niveau des cours de l’or noir qui tournent actuellement autour des 45 dollars. L’Algérie a accusé un déficit de près de 12 milliards de dollars durant les sept premiers mois de 2016. Les exportations d’hydrocarbures qui assurent l’essentiel des revenus ont reculé à 14,19 milliards de dollars entre le mois de janvier et celui de juillet contre 20,9 milliards de dollars pour la même période de 2015. Soit une baisse de 6,71 milliards de dollars.
Alors que les exportations hors hydrocarbures ont baissé de plus de 20% selon le rapport publié le 22 août par le Centre national de l’informatique et des statistiques. Cela suffit pour mettre le gouvernement en «vigilance orange». Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’industrie et des Mines, Hadji Baba Ammi ministre des Finances, Abdesslam Chelgham ministre de l’Agriculture, Bakhti Belaïb, ministre du Commerce sont en état d’alerte maximum. L’orage est loin d’être passé même si des éclaircies ont été enregistrées. Il y a lieu de citer la fin annoncée des importations de ciment. «Nous nous attendons à une augmentation de la production (du ciment) de 4 millions de tonnes d’ici la fin 2016 avec l’entrée en production de deux nouvelles cimenteries… Donc d’ici la fin de l’année, je confirme que l’Algérie sera autosuffisante et à partir de 2017 elle consommera son propre ciment», a déclaré le 31 mai 2016 le ministre de l’Industrie Abdessalem Bouchouareb.
La baisse des factures d’importation de l’acier, des céréales, du lait, des médicaments sont autant de résultats encourageants qui poussent les différents acteurs de ces secteurs à maintenir la cadence pour atteindre l’autosuffisance dans des filières qui demeurent la cible privilégiée du nouveau modèle de croissance économique auquel aspire l’Algérie.
Le contrat de 4,5 milliards de dollars signé avec l’Indonésie, le 18 juillet 2016, dans le domaine des phosphates et de la production d’ammoniac laisse augurer que cette trajectoire est sur orbite. Ces projets permettront la création de quelque 16.000 emplois avec 12.000 en phase de construction et 4000 en exploitation. Ces accords ont été qualifiés«des plus importants hors hydrocarbures depuis l’indépendance» par le ministre de l’Industrie et des Mines.
Les bases de la plate-forme de la révolution économique étant jetées, il reste à la mener à terme pour que l’Algérie parvienne à son indépendance…pour cela les repères ne manquent pas.