Le gouvernement Ouyahia a tenu sa réunion hebdomadaire, jeudi dernier, en l’absence de Abdelaziz Belkhadem. Encore une fois.
«Cela dure depuis plusieurs semaines», nous confie une bonne source.
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – «Belkhadem n’a plus assisté à aucune réunion du gouvernement depuis le dernier remaniement ministériel de fin mai dernier», précise notre source.
Ce qui a fini par intriguer certains de ses collègues. Certes, «cela lui est arrivé de s’absenter par le passé. Lorsque, par exemple, ne figurait pas à l’ordre du jour un dossier lourd directement ordonné par Bouteflika, dont il est le représentant personnel. Mais jamais autant de fois de suite», confie encore notre source.
D’ailleurs, l’ordre du jour de jeudi dernier plaide fortement pour cette explication. Comme ordre du jour, le gouvernement avait deux dossiers d’une extrême importance, ordonnés par Bouteflika pour renforcer le dispositif de lutte contre la corruption.
En réalité, confie notre source, Abdelaziz Belkhadem boycotte l’exécutif. «Il ne fait, là, qu’exprimer son mécontentement par rapport au dernier remaniement.»
Le SG du FLN qu’il est ne pouvait, en effet, apprécier que son rival, le RND d’Ouyahia, puisse gagner au change. «Lors du dernier remaniement, le parti d’Ouyahia a pu obtenir le très important ministère de l’Energie.» C’est d’autant plus frustrant pour Belkhadem «qu’il escomptait lui-même reprendre les commandes du gouvernement ». Effectivement , Belkhadem avait, à plusieurs reprises, estimé que le Premier ministère revenait de droit au parti majoritaire qui est le sien.
Cette rivalité, somme toute logique, avec Ouyahia et qui est de notoriété publique, explique-t-elle à elle seule «les bouderies» de Belkhadem ? «Non ! tranche notre source. Belkhadem n’ignore pas qu’Ouyahia n’est pas celui qui a composé le gouvernement. Son mécontentement ainsi exprimé s’adresse plus à Bouteflika.
Non seulement le président ne l’a pas désigné Premier ministre mais, en outre, il ne l’a même pas consulté lors de la composition du gouvernement. Contrairement à Ouyahia.» Le SG du FLN n’écarte, par ailleurs, plus l’éventualité de se présenter à la présidentielle de 2014. En tout cas, il ne répond plus par la négative…
K. A.