Les deux hommes savent très bien que la guerre d’usure sera déterminante. C’est à celui qui fera le moins de concessions.
Kheireddine Zetchi et Vahid Halilhodzic ont pris la parole lundi par médias interposés pour se prononcer sur les discussions en cours entre les deux parties dans la perspective d’un éventuel retour du technicien bosniaque aux affaires de l’équipe nationale, quatre ans après l’avoir quittée au terme du Mondial 2014. Chacun de son côté a confirmé les discussions et la rencontre que les deux hommes ont eue à Paris, il y a quelques jours. Cependant, Zetchi et Halilhodzic se sont empressés de nier catégoriquement un accord final, glissant au passage que les deux parties explorent d’autres pistes. Difficile du coup de ne pas voir à travers cette double sortie médiatique une véritable opération de communication afin de faire pression sur les négociations en cours. En effet, après avoir longtemps refusé de s’exprimer sur ses pourparlers avec l’Algérie, Halilhodzic est curieusement sorti de son mutisme, en réaction justement aux informations qui se sont répandues telle une traînée de poudre en Algérie au sujet d’un accord avec la FAF pour la reprise en main des Verts. Halilhodzic s’est montré tellement enclin à répondre aux nombreuses sollicitations des journalistes algériens, en quête d’une confirmation, qu’il est difficile de ne pas y déceler une volonté de ne pas céder à la pression. Du reste, la réponse de Zetchi ne s’est pas fait attendre : le président de la FAF adopte la même attitude que Halilhodzic, révélant qu’il n’était pas la seule piste de la fédération algérienne. Les deux hommes savent très bien que la guerre d’usure sera déterminante, c’est à celui qui fera le moins de concessions. Il va sans dire à ce titre que l’aspect financier pèsera lourd dans la balance. La FAF a formulé sa proposition pour un contrat jusqu’à 2022 avec comme objectif principal la qualification au Mondial 2022 prévu au Qatar. Halilhodzic souhaiterait en tirer plus sur le plan pécuniaire, surtout qu’il ne manque pas de propositions émanant d’autres fédérations, à l’image de celle récente de la Corée du Sud, capable sans aucun doute de payer plus que son homologue algérienne. Son salaire au Japon avoisinait déjà les 180 000 euros. Cependant, pour Halilhodzic qui compte ramener avec lui son propre staff, le challenge sportif prime. Il s’est déjà fait une idée sur le potentiel de l’équipe d’Algérie. Des interlocuteurs en Algérie qu’il n’est pas difficile de deviner l’ont également aidé pour faire le point de la situation. Malheureusement, certains, qui ont maille à partir avec l’actuelle équipe dirigeante de la FAF, l’ont découragé de revenir en Algérie. Désolant. “Nous avons fixé un ultimatum à Halilhodzic pour nous donner une réponse. Nous ne pouvons pas l’attendre éternellement. Je pense que d’ici la semaine prochaine nous serons fixés avec lui”, affirme une source proche du dossier qui ne cache pas l’agacement de la FAF après la dernière sortie médiatique de Halilhodzic. La fédération pourrait même passer plus vite que prévu au plan B.
SAMIR LAMARI