Il n’admet pas le vocable crise politique et n’adhère à aucune initiative politique : Le RND perd du terrain

Il n’admet pas le vocable crise politique et n’adhère à aucune initiative politique : Le RND perd du terrain

Cette formation observe le sort qui sera réservé au projet de la révision constitutionnelle confié à Ahmed Ouyahia. Le parti de Abdelkader Bensalah en interminable restructuration, semble être en retrait de la scène politique. Sans insister ou se montrer pressé, il observe le sort qui sera réservé au projet de la révision constitutionnelle initié par la présidence de la République.

Il aurait beau être affublé de deuxième force politique après le FLN, ce parti affiche une inertie qui ne dit pas son nom. Pour ce parti qui s’inscrit contre un quelconque changement politique il affirme, à contre-courant de tous, qu’il n’y a aucune crise politique en Algérie. Rares sont également les rendez-vous organiques de ce parti membre de la coalition présidentielle. «C’est vrai que notre parti ne fait pas de bruit, mais il intervient au moment opportun quand il y a de grands dossiers soumis au débat», indique un cadre de la direction du parti.

Niant que Bensalah tient d’une main de fer sa formation, notre interlocuteur ne partage pas l’idée que le RND ait perdu du terrain au profit du FLN. Ce dernier va jusqu’à dire que le parti se met à l’heure du débat. Sans aucune autonomie, aussi moindre soit-elle, cette formation qui se dit nichée dans l’administration, semble perdre du terrain sous l’effet de la crise politique tendue et du conflit au sommet. Souvent en marge, le RND issu de l’ex- parti unique continue de donner l’impression d’une association qui n’a aucune ambition politique.

Quoiqu’ on ne rate jamais l’occasion d’affirmer le contraire, le parti de Ahmed Ouyahia demeure en proie à une crise interne au niveau de la direction nationale et des structures locales. Alors que la dualité au FLN a même entraîné dans son sillage des attaques frontales par institutions interposées, impliquant un département de souveraineté, ce parti proche du pouvoir se complait dans une espèce de statu quo et d’attentisme. Ce parti compte gérer quatre portefeuilles ministériels contre deux seulement pour le FLN (le ministre de la Justice, Tayeb Louh, et celui des Relations avec le Parlement, M.Mahi). Comme s’il était bridé, le RND s’efface, alors même que les rivalités au sérail s’étalent au grand jour. Depuis l’éviction de Ahmed Ouyahia, le parti a perdu le peu d’aura qu’il avait.

Dans le cadre de son initiative, le FFS qui a prévu de commencer ses consultations préliminaires par une rencontre avec le RND a dû le reléguer au second ordre. Cette formation qui a rejeté d’une manière habile l’initiative du parti de Aït Ahmed, scrute plutôt la suite qui sera donnée aux consultations autour de la Constitution menées par Ahmed Ouyahia, membre du secrétariat national. Soit on procédera à l’organisation d’un deuxième round, soit on élaborera un projet de loi portant révision de la Constitution, indiquent certains membres du secrétariat national du RND. Quand le FLN revendique l’instauration d’un régime parlementaire permettant l’attribution du poste de chef de gouvernement au parti majoritaire au Parlement, le RND réclame le maintien de l’actuel régime semi- présidentiel.

Après la tenue de son 4e congrès en décembre dernier et l’installation de son secrétariat national, le RND n’a pas pu encore terminer la restructuration de son parti au niveau des communes et wilayas. Toutefois, les positions du parti sont rendues publiques lors des rencontres organiques, telles que les sessions du conseil national qui se tient chaque six mois.