S’est ouvert aujourd’hui, le 26 décembre 2021, le procès de Fethi Ghares, coordinateur national du Mouvement Démocratique et Social (MDS) au tribunal de Bainem. Le mis en Cause a dû attendre six mois en détention provisoire.
Fethi Ghares est notamment poursuivi pour « atteinte à la personne du Président de la République », « atteinte à l’unité nationale » et pour « incitation à attroupement ». Il a été arrêté à son domicile à Gué de Constantine dans la capitale Alger, le 30 juin dernier, par des éléments de sécurité en civil.
Le procureur de la République près le tribunal de Bainem a finalement requis, aujourd’hui, trois ans de prison et 100.000 DA d’amende contre Fethi Ghares, coordinateur national du Mouvement Démocratique et Social (MDS), donnant ainsi le la aux plaidoiries des avocats.
En détention provisoire depuis 6 mois
Le procès du chef du MDS a été initialement programmé pour se tenir le 05 décembre dernier, mais suite au refus du prévenu de comparaitre en visioconférence, l’audience a été reportée à deux repris.
Le prévenu s’est expliqué aujourd’hui devant le juge, en affirmant ne pas comprendre comment « le système politique fait sortir les Algériens pour célébrer un événement footballistique en les exposant à la contagion de la mort alors qu’ici, ils ne peuvent pas assister à un procès », rapporte le journaliste Khaled Drareni.
Ghares face au juge
Appuyé par un comité de défense constitué de Zoubida Assoul, Mustapha Bouchachi, Mokrane Ait Larbi, Said Zahi, Nabila Smail, Abdelghani Badi, et bien d’autres avocats, Fethi Ghares a fait aujourd’hui face au juge qui a présenté comme preuves des discussions privées du prévenu sur les réseaux sociaux.
Des « preuves » fortement contestées par les avocats du mis en cause. Alors que Zoubida Assoul s’indigne et estime que ces discussions privées « peuvent être citées dans le procès verbal de la police judiciaire, mais ne peuvent nullement être considérées comme preuves ».
Maître Said Zahi lui crie à la violation de l’espace privé, et affirme que « si le ministère public viole la loi et utilise des discussions privées d’un chef de parti politique comme preuves contre lui que reste-t-il du procès équitable ? ».
Gheras : « je ne suis pas un hors la loi »
Ghares a fait aujoud’hui plusieurs déclarations. Poursuivi pour « incitation à attroupement », Il a notamment déclaré devant le juge que « puisque le Hirak est constitutionnalisé, alors si j’appelle les gens au Hirak c’est que je ne suis pas un hors la loi ».
Le Chef du MDS, a également fustigé le système, en affirmant qu’il « s’agit d’un procès politique, vous jugez un coordinateur d’un parti politique, cette qualité va me poursuivre jusqu’à ma cellule ».
Ghares rappelle qu’il se trouve depuis 6 mois en détention provisoire, « suis-je un danger sur la nation à ce point-là ? Je ne vais pas fuire et je n’ai pas de passeport pour partir, je ne vais pas quitter le pays comme l’ont fait Chekib Khelil et Khaled Nezzar ».
Pour Ghares, « nous vivons dans une continuité de l’ancien régime ». Il explique qu’il a critiqué « la période Bouteflika que le président Tebboune a qualifié de Issaba, j’ai critiqué les 1.000 milliards, et me voila aujourd’hui entrain d’être jugé sur ce que j’ai dit ».