La 3ème édition du congrès international de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique s’ouvrira dimanche prochain à Oran, a-t-on appris de source proche du ministère des Affaires étrangères. S’étalant sur trois jours, du 20 au 22 décembre, ce congrès fait donc son retour à la capitale de l’ouest algérien, qui en avait abrité la session précédente, du 9 au 11 décembre 2014.
C’était d’ailleurs à la clôture des travaux de la 2ème session, ayant eu pour cadre l’hôtel Méridien, que le ministre des AE et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait annoncé la décision consensuelle d’organiser l’édition 2015 dans cette même ville algérienne. La rencontre qui regroupera nombre de ministres des Affaires étrangères du continent, des experts et des représentants d’organisations africaines et onusiennes, traitera d’un ensemble de sujets et thématiques liés à la sécurité ainsi qu’à l’évaluation des actions menées dans ce sens. Ce rendez-vous continental annuel que les pays africains veulent inscrire durablement dans l’agenda international n’est toutefois pas figé dans un ordre du jour «rigide et restreint», mais se veut plutôt un espace interactif sur «les questions stratégiques et de défense, le développement, les échanges et les contacts directs entre les acteurs concernés ainsi que l’approfondissement du dialogue stratégique entre les Africains et leurs partenaires internationaux». Il traduit en fait la volonté des Africains de se mobiliser pour la paix et la sécurité dans le continent noir. En somme, faire surtout en sorte que «la résolution des problèmes africains passe par des solutions africaines». Des représentants des structures onusiennes auprès de l’Union africaine (UA), parmi lesquelles le commissariat de l’UA à la paix et à la sécurité, l’Institut des Nations-unies pour la formation et la recherche (UNITAR), entre autres agences onusiennes, devront prendre part à ce congrès qui sera présidé par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, aux côtés du ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. Une rencontre qui sera également, souligne-t-on, une occasion pour évaluer la mise en œuvre des recommandations adoptées allant dans le sens du renforcement des capacités des actions continentales pour mieux défendre les intérêts de l’Afrique à l’ONU et son Conseil de sécurité.
Il est utile de rappeler, à ce propos, que parmi les recommandations du congrès d’Oran de 2014 sur la paix et la sécurité en Afrique, l’universalisation de l’interdiction de paiement de rançon dans le cadre d’une stratégie internationale visant à assécher les sources de financement du terrorisme à travers une lutte implacable contre les réseaux, l’adaptation des outils et la mise à niveau des capacités nationales dans le processus de consolidation de la paix et la sécurité en Afrique. Aussi, le prochain congrès se veut-il une (autre) tribune internationale pour les Etats africains dans leur quête «logique légitime» de deux sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations-unies. «La position de l’Afrique est toujours la même. L’Afrique demande deux sièges permanents avec toutes les prérogatives qui s’y attachent, y compris le droit de veto. C’est la position de principe de l’Afrique. Il y a un processus de négociation qui est lancé, aujourd’hui, aux Nations unies et les chefs d’Etat africains ont mandaté un comité de 10 chefs d’Etat pour étudier la question, le CISEM (Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants) dont l’Algérie est membre. Généralement, la représentation de l’Afrique se fait par deux pays pour chaque région. Nous avons cinq régions. L’Algérie est membre au titre de l’Afrique du Nord. Nos ambassadeurs suivent quotidiennement ces négociations», avait déclaré, rappelons-le, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, à la clôture de la session précédente du congrès international de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’est tenue à Oran.