Il séduit toutes les générations et s’adapte à toutes les époques Le chaâbi : une odyssée musicale intemporelle

Il séduit toutes les générations et s’adapte à toutes les époques Le chaâbi : une odyssée musicale intemporelle

C’est demain que prendra fin la 8e édition du festival national de la chanson chaâbie, qui a animé les soirées d’Alger depuis le 19 juillet. Le Festival s’attelle, depuis 2006, année de la première édition, à donner leur chance à tous les jeunes pétris de talents, aspirant à une carrière professionnelle.

C’est un genre musical relevant directement du patrimoine culturel immatériel. Comme son nom l’indique, le chaâbi ou «populaire» a eu, de tout temps, un grand écho auprès du public. Et même si la scène musicale est à la croisée de nombreux styles de musique, le chaâbi, de l’avis des professionnels, continue de faire des adeptes.

«Le chaâbi réussit, grâce à son public, à s’imposer à chaque génération. Et ce public, il est toujours là pour le suivre et le faire exister et le perpétuer», dira Mourad El Baez, (interprète, auteur compositeur de chaâbi qui créé des chansonnettes avec une touche moderne), en marge des reprises des qacidate.

Et la question qui s’impose est de savoir comment le chaâbi a pu s’imposer comme genre musical de toutes les générations, sachant que la scène musicale algérienne s’inscrit dans un mouvement en perpétuelle évolution. C’est dire que le goût musical est souvent remis à jour et que les tendances prennent des trajectoires différentes. En fin de compte, il n’est plus le même.

Autrement dit, si le chaâbi est intergénérationnel, c’est parce qu’il a réussi à s’adapter à chaque époque, à se régénérer en fonction des besoins ce qui permet le renouvellement continuel de son répertoire. «Le chaâbi a, en effet, évolué depuis l’époque d’El Anka», explique Mourad El Baez, et d’abonder : «Les nouvelles générations s’inscrivent, certes, dans la continuité, mais en y apportant une touche nouvelle, plus personnelle, selon les sensibilités du moment.»

Ainsi, depuis M’hamed El Anka, considéré comme le maître incontesté du chaâbi, puisque c’est lui qui, par un esprit imaginatif remarqué et une sincère émotion musicale, a donné une nouvelle impulsion au chaâbi, en introduisant dans les orchestres la mandole, le chaâbi a bien évolué tant au niveau du style, de la mélodie que du texte. Il n’est pas interprété de la même manière que celle à travers laquelle les maîtres de ce genre se sont admirablement distingués et, du coup, se sont fait une belle notoriété.

Si M’hamed El Anka est vu comme le promoteur du chaâbi, le pionnier de ce genre musical, cela ne signifie pas cependant que le chaâbi se résume seulement à quelques noms, c’est-à-dire aux maîtres de cette forme d’expression musicale. D’autres voix, aussi bien douées qu’avérées, sont venues, génération après génération, s’ajouter à la liste de ces maîtres qui en sont les fondateurs et qui ont porté le chaâbi vers de nouveaux horizons.

A chaque époque, ils l’ont hissé autrement, différemment, d’une façon aussi bien personnelle que créative, et davantage talentueuse.

A chaque époque, on assiste, effectivement, à l’émergence exceptionnelle de nouvelles voix qui, par leur nouvelle approche musicale, marquent, indéniablement et à jamais, pour la postérité, le chaâbi. Leur carrière en est une démonstration. Leur œuvre, c’est-à-dire leur legs musical en est une référence.

Chaque génération se met, en effet, dans sur les pas de l’ancienne, tout en faisant preuve d’un esprit novateur, ouvrant ainsi des voies nouvelles au chaâbi. Ces voies qui font sa diversité, voire sa spécificité.

Y.I