Dans cet entretien, le grand architecte et urbaniste algérien Halim Faidi revient sur plusieurs points relatifs au développement du secteur de l’habitat en Algérie, mais aussi sur le prochain salon de l’immobilier algérien prévu à paris entre le 28 et le 30 octobre.
Qui est Halim Faidi ?
Je suis Architecte, Urbaniste et Scénographe. Je suis également médaillé de l’académie Française d’Architecture, mais aussi titulaire du Grand prix National d’architecture et d’Urbanisme ainsi que le Prix Tony Garnier.
Installé depuis 30 ans entre Paris et Alger, je dirige l’un des cabinets les plus importants de la capitale algérienne. Parmi mes réalisations les plus connues : le nouveau siège du ministère des Affaires étrangères (MAE), le Musée d’Art Moderne d’Alger (le MaMa), ainsi que « la Tour Les galets » à Oran.
Vous êtes spécialiste en architecture et en urbanisme. Comment voyez-vous l’évolution de ce secteur durant les 10 dernières années ?
De manière générale, La ville est en totale mutation, en adéquation avec les grandes transformations structurelles que subit le monde. Nous allons vers des villes de plus en plus connectées et où le service sera de plus en plus abordable et partagé, et ce, quelle que soit la région de la planète.
En Algérie en particulier, Si la question de la ville reste un chantier ouvert, celle du logement semble se résoudre en plusieurs temps. Pendant les années 2000, particulièrement après l’exode sécuritaire imposé par la guerre contre le terrorisme, il était impératif de répondre au nombre croissant de demandeurs de logements urbains, car les populations se sont sédentarisées dans les villes.
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On peut affirmer que l’essentiel des opérations d’habitat émanait encore de promotions publiques. Durant les années 2010, le secteur privé est monté en puissance et est venu alléger l’effort public, couvrant des gammes moyennes et supérieures de logements et répondant à une demande de qualité sans cesse en augmentation.
Les années 2020 sont caractérisées par un niveau d’exigence important du fait de la diversité de l’offre et de l’amélioration de la demande. De plus en plus d’acquéreurs prennent conscience de la nécessité d’un environnement global de qualité et commencent à exiger des critères universels au-delà de la surface habitable ou du prix du mètre carré.
La proximité des services, la position de l’immeuble, son orientation, les aménagements extérieurs, l’acoustique, la vue, deviennent les nouveaux arguments qui déterminent le choix d’un logement dans la promotion privée. Je suis rassuré quand le marché s’autorégule.
Dans quelques jours, vous interviendrez lors du premier salon de l’immobilier algérien en France. Pourquoi avoir choisi cet événement ?
Tout d’abord, j’aime bien la primauté et les démarrages. Les promoteurs et organisateurs de cet évènement devraient être félicités pour leur action. Les premiers sont souvent des planteurs de graines. Personne avant eux ne s’était adressé aussi directement à la communauté algérienne en Europe, o combien importante et stratégique pour le développement harmonieux et équilibré de l’Algérie.
J’ai soutenu cette action dès que j’ai appris son existence et ai répondu présent à la demande de conférence en croyant apporter ma petite pierre à leur édifice.
Quels sont les sujets que vous prévoyez d’aborder lors de votre conférence du SINA Paris 2022 ?
Je développe depuis quelques années un langage de vérité mémorielle et une lecture singulière de l’Histoire de la méditerranée en général et de l’Algérie en particulier. Cela nous permet de mieux nous projeter.
Je m’efforce de mettre en lumière les 15.000 ans de profondeur culturelle du pays, du sahel jusqu’à la cote, des dunes arides du Sahara jusqu’aux monts enneigés de Djurdjura, le tout en racontant les Hommes et les pierres avec un regard singulier d’urbaniste et d’algérois.
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Loin d’un format universitaire, la conférence sera très illustrée et se présentera comme une réflexion et un partage accessible à tous. En prenant comme prétexte la ville d’Alger, nous raconterons l’Histoire des Hommes à travers l’espace et le temps.
Pour clore, en remettant ma casquette d’Architecte, je donnerais quelques conseils aux futurs acquéreurs afin d’améliorer la pertinence de leur choix et les aider à sécuriser leur investissement.
Quel le premier conseil que vous donneriez aux visiteurs ?
D’abord de prendre leur temps à chaque visite et de repasser plusieurs fois pendant le salon. Il est important de bien réfléchir et de discuter avec les exposants pour procéder au choix le meilleur.
La conférence qui se tiendra le troisième et dernier jour (30 octobre) sera un moment clé, car elle confirmera le potentiel de développement et la pertinence d’une projection future en Algérie. Le monde change.
Un dernier mot ?
Juste ma grande satisfaction de voir vivre des événements structurés qui promeuvent à l’étranger l’investissement et le développement de l’Algérie. Je crois aussi que ce salon ouvre la voie à toute une série d’événements futurs sur des thèmes aussi variés que surprenants, à l’image du pays.
Je félicite et soutiens encore une fois ces « planteurs de graines » que sont les promoteurs et organisateurs du salon. Et n’oubliez pas, le 30 octobre sera un dimanche. Venez en famille !