“Le béton envahit le site préhistorique de Aïn El-Hanech, situé dans la commune de Guelta Zerga, à environ sept kilomètres de la commune d’El-Eulma”, informe un citoyen de la localité qui a pris attache avec notre bureau. Il a pris la peine de saisir les médias pour relayer, auprès des organismes concernés, la menace de disparition à laquelle est exposé de plus en plus ce site qui abrite des vestiges préhistoriques précieux.
Une menace induite par la prolifération de constructions illicites sur le périmètre théoriquement protégé, sans que la municipalité et la police de l’urbanisme interviennent pour mettre fin à l’avancée inconsidérée du béton, encore de manière illégale et clandestine. Les instances de l’État, chargées de la protection des sites et monuments historiques, n’ont pas levé non plus, jusqu’alors du moins, le petit doigt pour sauver ce site.
Pour le détail, ce dernier, découvert en 1947 par le professeur Camille Arambourg (1885-1969) au cours de ses recherches paléontologiques des dépôts continentaux de la région sétifienne (Arambourg, 1947 et 1949), contient des restes fauniques de milieu de savane et lithiques de technologie oldowayenne qui datent de près de deux millions d’années. Il témoigne, selon les archéologues et les anthropologues, de la plus ancienne occupation humaine en Afrique du Nord.