Le 26 mai 1993, Tahar Djaout, écrivain, est victime d’un attentat terroriste sur le parking de sa cité ‘les 600 logements’ à Alger. Il décède après une semaine de coma, à l’hôpital de Baïnem à l’ouest d’Alger.
Tahar Djaout a été le premier d’une liste de 70 journalistes algériens abattus au début des années 90. Il était poète, écrivain, journaliste. Il a été un des meilleurs dans tous ces registres.
À l’âge de 39 ans, il a déjà publié cinq romans dont quatre chez les éditions du Seuil. En 1991, il obtient, en France, le prix Méditerranée pour son roman « les Vigiles ». Il a été aussi un grand militant pour les libertés et les causes justes.
Outre sa très belle plume et son engagement en faveur de la démocratie et de tamazight, Tahar Djaout était très apprécié également pour ses qualités intrinsèques.
Au départ de sa carrière, Tahar l’écrivain se cachait derrière Djaout le journaliste. Il se sentait davantage romancier que journaliste, plus requis par l’aventure de la littérature que par le suivi d’événements au jour le jour, le journalisme était surtout pour lui le moyen d’établir des contacts, d’être toujours dans l’univers fascinant de l’écriture.
« Les poètes ne meurent pas, ils font semblant de mourir »
Djaout est devenu la référence de tout un combat, de toute une région et de toute une civilisation, avec sa plume et son œuvre poétique, aussi bien que dans sa manière de vivre, il a montré la voie la plus noble. Celle d’être soi-même, celle de ne rien farder, en se montrant tel que l’on est.
Aujourd’hui, 28 ans après son assassinat, car les héros meurent jeunes, son nom revient sur les lèvres de tout algérien qui veut illustrer une discussion par l´une de ses maximes ou pour citer ses qualités humaines telles la générosité, le courage et l’honnêteté pour ne pas les citer toutes. Djaout a su rester vivant. Il continue à s’exprimer de sa belle plume où colère et tendresse s’entremêlent dans des strophes qui emportent le mélomane dans le monde insondable des réminiscences. Ceux qui le connaissaient savaient que Tahar ne voulait pas mourir, mais aussi, il ne voulait surtout pas se taire, »Le silence c’est la mort, et toi si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs.
Aujourd’hui, trente-huit ans après son départ vers d’autres cieux, il y a son œuvre qui continue à rayonner, car ses romans et ses poèmes sont d’une consistance littéraire telle qu’ils figurent parmi les meilleures productions d’hommes de lettres algériens, disparu physiquement, le poète est devenu un symbole et demeure vivant dans les cœurs et les esprits.