Il était une fois le 17 octobre, le Préfet de police, Maurice Papon, ordonnait un couvre-feu raciste contre les Algérien et les Maghrébins. Qui ne connaît pas Papon, les Algériens se souviennent de ce sinistre personnage, depuis ce qu’on a appelé les massacres de Sétif.
Ce jour-là, il y avait entre 20 000 et 30 000 manifestants qui battaient pacifiquement le pavé dans Paris, et ces patriotes ne s’avaient pas ce qui les attendait. Ils ont oublié que ledit Préfet de police leur réservait une macabre surprise, ils ont été accueillis par la police, des harkis, et des ultras, qui jetaient par centaines des Algériens dans la Seine, déportaient d’autres vers le Vel d’hiv, et autres centres d’internements.
Ce qui a amené Kateb Yacine, à l’époque, à dire au peuple de France : «Peuple français, tu as tout vu. Oui, tout vu de tes propres yeux. Tu as vu notre sang couler. Tu as vu la police assommer les manifestants et les jeter dans la Seine. La Seine rougissante n’a pas cessé les jours suivants de vomir à la face du peuple de la Commune ces corps martyrisés. Qui rappelaient aux Parisiens leurs propres révolutions, leur propre résistance. Peuple français, tu as tout vu, Oui, tout vu de tes propres yeux. Et maintenant vas-tu parler ? Et maintenant vas-tu te taire ?».
Ce fut un drame épouvantable que les Algériens ont vécu par leur sang, par leur souffrance, par leur résistance. Lorsque la Seine «vomissait» ses cadavres, les français, les ultras surtout, savouraient le spectacle. Ils se sentaient désormais en sécurité.
Mais le FLN de l’époque leur répondit du tac au tac. Le 17 octobre 1961, à une poignée de mois du cessez-le-feu, est un jour à ne pas oublier, à marquer d’une pierre rouge, tel le sang des martyrs de cette nuit sombre, de cette nuit cauchemardesque, de cette nuit dantesque où les algériens ont connu les pires sévices par la volonté de Maurice Papon.
Aujourd’hui, la France a reconnu, à demi-mots, ces crimes.
S. A. H.